Page 55 - Des ailes pour le Brésil
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Dans les années quatre-vingt, notre agence fut la première en
France à recevoir les terminaux informatiques Amadeus, d’Air
France, pour faire les réservations d’avion.
Cela changea notre vie. L’acquisition de ces ordinateurs et
imprimantes ont beaucoup simplifié et amélioré notre travail.
Quel gagne temps aussi !
Ce fut pour le personnel de l’agence, le début de la découverte du
nouveau et draconien système informatique Alpha III.
Notre chiffre d’affaires avec Air France nous classait première
agence à Paris, et à ce titre, j’avais reçu une « carte de privilèges Air
France - Or » pour mes voyages professionnels.
Un jour, j’ai confectionné un titre de transport de plus de deux
mètres de long, pour un fameux flûtiste qui pendant deux mois
faisait une tournée de concerts, de ville en ville aux USA.
Ce fut un record, le billet fut photographié par notre compagnie
d’aviation nationale.
Une bonne partie du monde de la musique classique
internationale se servait à notre agence.
J’ai eu l’honneur de m’occuper des voyages des plus grands de la
musique de cette époque, comme Arthur Rubinstein, Isaac Stern et
Yehudi Menuhin.
Ils étaient capricieux et pas faciles à contenter, enfin c'était des
artistes ! J’étais peut-être un peu servile, et souvent, je me posais au
fond de moi-même cette question : étais-je trop magnanime ?
Étais-je, le galérien de l’organisation de voyage ou l’esclave du
capitalisme ?
De nombreux artistes de cinéma et célébrités venaient
chercher leur billet à l’agence ou bien les modifier à des heures
incongrues. « Quelque vertu qu'ait un client, le caprice ne perd pas
son droit ».
Nos clients étaient exigeants, nous devions souvent être disponibles
à toute heure.
Dans certains cas et pour d’importants clients, je communiquais
mon numéro de téléphone personnel.
Il n’était pas rare que je quitte le bureau après 20 heures.