Page 66 - Des ailes pour le Brésil
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Par exemple, c’est en septembre 1977 en Côte d'Ivoire que, j’en
fis la désagréable expérience lors du congrès de l'IISA, (l’Institut
International des Sciences Administratives), qui traite des tendances
majeures de l'évolution des administrations publiques.
J’avais la responsabilité de l’organisation et la coordination des
services avec les différents acteurs du congrès. Un soir, prévenu
tardivement, on me demanda d’accueillir à l'aéroport le président
du Congrès, un Américain.
Le temps d’enfiler une chemise, je partis en pleine nuit,
accompagné d’une hôtesse de l’organisation. Les chauffeurs officiels
ayant terminé leur service, je pris une voiture du congrès pour aller
accueillir le VIP.
En route, nous avons été arrêtés à un imposant barrage de
contrôle, par des militaires armés jusqu’aux dents.
L’officier me demanda mes papiers d’identité, c’est alors que je
réalisais, que je les avais laissés dans ma chambre de l’hôtel Ivoire
dans la précipitation du départ et de la fatigue.
La guide tenta d’expliquer notre rôle important dans l'organisation
officielle de l'événement.
Peine perdue. Je fus jeté, menotté dans une Jeep sans ménagements
et enfermé dans une sombre cellule collective dans une prison
d'Abidjan où j'ai passé quelques heures parfaitement désagréables
pour vérification d'identité.
Ce n’est que vers 10 heures, le lendemain matin, qu’une voiture
du gouvernement vint me soustraire de mes geôliers et m’extraire de
cette prison immonde.
À cette époque, de nombreux mercenaires blancs traversaient la
Côte d'Ivoire, peut-être ressemblais-je à l’un d’eux ? J’étais le seul
fautif, l'officier ivoirien avait exécuté les ordres reçus.
Le téléphone portable n’existait pas à cette époque, il aurait été
bien utile dans ce cas.
Nous ne vivions pas encore la période paranoïaque du
terrorisme que nous traversons sur la planète actuellement.
En Afrique, les rapports conflictuels religieux ou tribaux ne sont
pas nouveaux et perdurent depuis la nuit des temps, ainsi que le