Page 64 - Des ailes pour le Brésil
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À l'heure actuelle, il faudrait louer un camion blindé accompagné
par des motards pour un tel raid au Brésil !
Notre expédition de change nous permit de gagner au moins
une confortable marge bénéficiaire, de plus de 30 % au total, sur
l’ensemble des dépenses de ce congrès.
Journée de sueur, de peur et d’angoisse, je ne le referais plus, c’était
de la pure inconscience d’un débutant.
Notre service comptable ne voulut jamais me communiquer le
taux de marge du congrès que nous avions réalisé.
J’en éprouve encore à ce jour une grande frustration, j’avais pris
beaucoup de risques, le congrès était une réussite ; j’étais exténué !
Dans l’avion du retour, mes gentils congressistes qui avaient appris
nos performances me firent une véritable fête de reconnaissance.
Ils commencèrent à me soigner, j’avais attrapé une mauvaise
bronchite avec la climatisation en courant partout.
De nombreux voyages étaient organisés avec les directeurs
d’organisations de Washington et de Genève ainsi qu’avec les hauts
fonctionnaires de différents gouvernements.
Leurs secteurs d’activité couvraient aussi bien les finances, les
travaux publics, le pétrole, la santé, l’environnement, etc…
J’ai eu la chance de côtoyer des gens exceptionnels, mais aussi
des gens peu compétents avec lesquels nous devions négocier et
passer des contrats avec prudence.
Lors d’un congrès en Asie, je m’étais armé d’un cabinet d’avocats
pour signer les contrats.
À plusieurs reprises, j’ai rencontré des chefs d’État, ils étaient
toujours courtois.
C’est ainsi que lors d’un voyage Caire, nous avons rencontré le
Président Sadate, peu avant son assassinat dans le cadre de
l’organisation d’une importante Conférence Internationale dans la
région.
Nous avions fait antichambre pendant deux heures, et pour me
distraire, je gribouillais des notes avec mon stylo.
Mon Bic, tout à coup, se dévissa et son ressort s’envola et se perdit
sur les motifs colorés d’un épais tapis oriental.