Page 67 - Des ailes pour le Brésil
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racisme, l’esclavage, initié par les tribus arabes. Cela continue à nos
                  jours !

                  De retour à mon bureau, harassé, pas rasé, ma chemise blanche
                  maculée  de  noir,  une  femme  blonde  en  pleurs  m’attendait.  Elle

                  tenait dans sa main un morceau de tissu blanc réduit à une peau de
                  chagrin qui avait dû être une robe. Manifestement, c’était le travail

                  d’une machine à laver. Cette femme était l’épouse du Président du
                  congrès.  Aie !  Non,  sans  agressivité,  elle  m'expliqua  qu'elle  avait
                  donné sa robe la veille à nettoyer et qu’elle avait prévu de porter ce

                  vêtement pour la soirée de l'inauguration au Palais Présidentiel.

                      Sur mes conseils, elle partit accompagnée d’une hôtesse, faire la
                  tournée des magasins d'Abidjan, où elle acheta une superbe robe
                  griffée Givenchy. Elle me remit, satisfaite, avec un grand sourire, une

                  facture  salée  que  je  me  suis  empressé  de  transmettre  avec  mes
                  compliments et quelques commentaires au directeur de l’hôtel qui

                  en voyant le montant s’étrangla.
                         Nous avions évité un scandale et surtout beaucoup de palabres.

                  Les Américains ne sont pas très tolérants avec l’Afrique.
                  Dans ce type d’incident, nous sommes toujours en première ligne,

                  souvent la faute nous incombe systématiquement.
                  L’injure n’est pas rare.

                  Même si nous ne sommes pas responsables, il faut savoir tempérer
                  et avoir de la patience pour résoudre ce type de problème qui est

                  fréquent.
                      Mon  deuxième  séjour  dans  une  geôle  exotique se  passa  au
                  Kenya,  avec  le  directeur,  au  demeurant  fort  sympathique,  d’une

                  grande multinationale spécialisée dans les ascenseurs.
                      Ce fut dans la ville de Monbasa que l’incident se produisît, après

                  avoir vérifié les aménagements des chambres et des salles de réunion
                  de l’hôtel.

                      Le directeur d’hôtel qui nous avait accueillis nous avait conseillé
                  de faire un petit safari dans un parc facilement accessible et pas trop

                  éloigné  de  l’hôtel,  du  nom  de  Shimpa  Hill,  si  mes  souvenirs  et
                  recherches sont bons. Nous avions du temps libre devant nous.
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