Page 72 - Des ailes pour le Brésil
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Il avait alors tenté de me persuader que la France devait abandonner
le nucléaire.
C’était un fonctionnaire qui avait la réputation de bien
connaître ses dossiers.
De retour à Paris, le Figaro avait publié des photos où l'on pouvait
me voir à côté du Secrétaire, ce qui me valut de nombreuses mises
en boîte et d’accusation d’être un cachottier politiquement.
Je confiais à Bernard les voyages d’accompagnements les plus
complexes et délicats.
Il avait exercé de nombreux métiers et aimait dire qu’il avait
poursuivi ses études, sans jamais réellement les avoir rattrapées.
Ce phénomène parlait six langues, et il en comprenait dix, dont une
langue morte !
Il était capable de s’exprimer dans au moins trois langues
simultanément.
Avec un tel bagage linguistique, lors des accompagnements, il était
d’un grand secours pour nos passagers, ministres et autres
importants personnages importants, et contribuait également à la
réputation de notre agence.
Ses aventures rempliraient aisément un volume, mais il n’aime pas
beaucoup les anecdotes – cependant, je ne peux résister au plaisir
d’en raconter deux !
Imaginez que vous soyez au Mexique, avec une centaine de
personnes, clouées au sol par une grève surprise du transport aérien
et que le directeur de votre hôtel vous annonce impérativement sans
chercher une solution de rechange que vos clients, devront quitter
leurs chambres avant midi, pour les céder à de nouveaux arrivants.
Après un long conciliabule, le ton monta très rapidement et
Bernard s’emporta manquant totalement de courtoisie, à un point
tel que le jeune directeur hurla :
- Voulez-vous que l'on sorte sur le trottoir pour régler le problème !
- Monsieur, répond Bernard, chez moi, on ne se bat pas dans la rue
comme des voyous, nous savons encore régler nos différends en
personne bien élevés.