Page 76 - Des ailes pour le Brésil
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Paris. Je vous fais grâce des péripéties qui suivirent pour récupérer
ma valise quand j’ai essayé d’ouvrir son bagage.
À la demande d'un ministère lors d’un autre voyage, j'avais affrété
un avion de Paris pour Budapest pour une importante délégation
d’hommes d’affaires.
La nourriture - foie gras, magrets - avait été entreposée pour le vol
retour du lendemain, dans les chambres froides de l'aéroport.
Quand nous avons voulu la reprendre, les victuailles s'étaient
volatilisées, comme par miracle.
Nous avons dû improviser.
Jamais autant de petits sandwichs n’ont été tartinés dans une cabine
d’avion en si peu de temps, pour combler les besoins du dîner !
Heureusement, la délégation arriva en retard, et à ma grande
surprise, le ministre s’excusa du retard pour l’horaire du décollage.
L’imprévu dans ce métier devient une obsession, presque une
seconde nature.
Parfois, nous tombions sur des clients de très mauvaise foi à
la fin d’un voyage.
À la suite d'un voyage à Reykjavík pour plus de cinq cents
cardiologues, pour le lancement d’un nouveau médicament, deux
médecins nous envoyèrent une lettre recommandée, réclamant
d’importants frais de dédommagements.
Nos cardiologues arguaient un arrêt de travail de plus d'une
semaine, en joignant à l’appui des certificats médicaux de
circonstance et de complaisance avec une facture à tomber à la
renverse. Ils prétendaient avoir été brûlés devant les geysers de
vapeur, lors d’une excursion.