Page 78 - Des ailes pour le Brésil
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brumeuse et froide, je trouvais un taxi qui me déposa au bureau, rue
                  Royale.  Dans  une  grande  hâte,  j’avais  pris  seulement  mon

                  imperméable et mon passeport pour un éventuel voyage.
                       Après avoir réveillé le concierge de l’immeuble pour ouvrir la

                  porte du bureau, je récupérais les documents des assurances, les
                  copies des billets d’avion et des visas.

                       Le service de permanence de la compagnie d’assurances que
                  j’avais  prévenu  avait  décidé  de  déclencher  un  vol  sanitaire  de
                  l’aéroport du Bourget.

                       Le responsable me demanda s'il m’était possible de voyager à

                  bord  de  l’avion,  muni  des  dossiers  d’assurance  et  d’identité,  si
                  précieux dans ces circonstances.
                      Ensuite, j’ai téléphoné à mon président qui se trouvait à Buenos

                  Aires,  pour  l’avertir  de  l’accident  -  qui  me  répondit  « Faites  au
                  mieux ! ».

                       Je  sautais  dans  un  taxi  pour  rejoindre  le  Falcon  jet  qui
                  m’attendait en bout de piste, pour un décollage immédiat. Le taxi

                  avait été autorisé à me déposer à la passerelle de l’avion.
                      À l’aube, à la verticale d’Athènes, dans un premier temps, la tour

                  de contrôle refusa l’autorisation d’atterrissage.
                       Notre appareil, piloté, je me souviens, par une femme, se posa

                  finalement, après avoir tourné pendant des minutes interminables,
                  autour de la carcasse encore fumante du DC 8 crashé.

                       Les passagers de l’avion, appartenant au « Tout-Paris », avaient
                  prévu de se rendre en Chine.
                      Avec la liste des passagers, j’ai pu localiser tous les survivants et

                  les blessés.
                       Il  m’a  fallu  de  longues  heures  pour  convaincre  les  victimes

                  encore sous le choc de se rassembler dans un hôtel.
                       Dans cette situation tragique, je tentais de faire de mon mieux

                  pour  les  soutenir  moralement,  matériellement,  et  même  pour
                  certains, physiquement. Outre le choc immense qu’ils avaient subi,

                  la plupart n’avaient plus ni bagages ni documents d’identité.
                    Après le choc a l’atterrissage, la cabine avait pris feu, la priorité
                  pour les survivants avait été de trouver une issue de secours le plus
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