Page 83 - Des ailes pour le Brésil
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Déjà en 1963 et en 1964, des éruptions dévastatrices ont eu lieu, j’en
                  ai vu les tristes résultats.
                        Avec la fin de la guerre du Viet Nam, en 1973, les porte-avions

                  américains  commencèrent  à  cesser  de  mouiller  dans  la  rade  de
                  Victoria, à Hong Kong.
                  Il y eut de moins en moins d’Américains et plus en plus de Chinois.
                  C’était le début de la fin de l’US NAVY à Hong Kong.

                      Les marins de la 7e flotte US, telles des volées de pigeons blancs,
                  habillés de pantalons à pattes d’éléphant, ne tiendraient bientôt plus
                  les  mains  des  graciles  « ladies  night  chinoises »  comme  dans  un

                  étrange  ballet  d’une  comédie  musicale  ou  d’un  film  un  peu
                  surréaliste.
                      Je devais organiser la mission d'un important groupe d'industriels
                  français dans le cadre de la foire de Canton (Guangzhou).

                       À Kowloon, en face de l’île de Hong Kong, trônait le célèbre
                  hôtel Péninsula, où mes clients devaient séjourner. Devant l’hôtel,
                  se  trouvait  une  petite  gare  pittoresque,  rappelant  le  temps  de  la

                  colonie anglaise.
                      Elle a maintenant disparu, au profit de la gare de  Jingua, qui
                  permet de rallier Beijing et les principales villes chinoises.
                      D’ailleurs, comme pour en atténuer la vision peu gracieuse, les

                  autorités  chinoises  ont  fortement  « suggéré »  la  construction  d’un
                  centre culturel qui bloquerait la vue du Péninsula sur la baie.
                      Un petit train, à cette époque, permettait de traverser ce qui était

                  alors une frontière hérissée de barbelés et de miradors.
                      Les formalités d'entrée en Chine étaient tatillonnes, longues et
                  délicates.
                      Dans  ce  majestueux  hôtel,  vous  pouviez  acheter  pour  une

                  somme alors modique, une douzaine de chemises confectionnées
                  sur-mesure  en  24  heures  dans  le  meilleur  coton  indien  ou  des
                  complets dans les meilleurs tissus anglais.

                       On  m’accordait  généreusement  trois  ou  quatre  jours  pour
                  effectuer mes voyages de reconnaissance, en fonction du lieu et de
                  l’importance du dossier et souvent, je voyageais le week-end.
                       L’essentiel  du  temps  se  passait  dans  les  bureaux  des

                  correspondants, pour discuter les prix et choisir les prestations, en
                  espérant qu’ils respecteraient leurs engagements - ce qui n’était pas
                  toujours le cas. Les séjours étaient trop courts, mais on ne peut pas
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