Page 82 - Des ailes pour le Brésil
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Mon premier contact avec l'Orient et l’orientalisme, date de
décembre 1969, lors d’un voyage à Bali qui n’était pas encore une
destination courue. Ce fut à l’occasion de l'inauguration de l'Hôtel
Intercontinental à Sanur plage. La construction de cet hôtel avait été
financée par les dommages de guerre des Japonais.
À cette époque, cette île enchanteresse était encore intacte et
authentique.
Les Balinaises, avec une candeur naturelle, libres de préjugés,
montraient sans pudeur leurs seins tannés par le soleil et portaient
leurs sarongs de batik multicolore.
Les enfants jouaient nus en s’interpellant bruyamment dans les
lagons, il n’y avait que très peu de touriste.
La beauté, l’art de vivre de ses habitants, leurs danses, leur
gentillesse, firent que cette île devint une destination en vogue, grâce
principalement aux surfeurs qui l’on fait connaître par sa joie de
vivre.
Les Balinais disent que leur île est l'endroit béni des dieux où
viennent se reposer toutes les âmes du monde.
J'y suis retourné plusieurs fois avec mes différentes épouses et
une fois avec ma fille, pour leur faire connaître ce cadre idyllique et
purificateur. J’ai un peu de nostalgie envers ce « paradis perdu »,
dénaturé par l’afflux de nombreux voyageurs devenus touristes, plus
prompts à consommer qu’à respecter les lieux.
Une frange de population locale est prête à sacrifier ses valeurs et
traditions sur l’autel du profit...
Mais rien encore n’est totalement perdu, il reste de la magie de cette
île.
Au moment où j’écris, Bali était en alerte maximale, d’important
panache de fumée grise s’élève à 3 000 mètres du volcan Aguns.