Page 87 - Des ailes pour le Brésil
P. 87
Des ailes en famille, Afrique du Sud et dans la guérilla, les Congo.
Dans les années soixante-dix, ma mère m'avait demandé
d'accompagner ma jeune sœur Laurence à Johannesburg, chez
Guillemette, notre sœur aînée. J’avais pris quelques jours de
vacances pour visiter le fameux parc animalier Kruger park, et
descendre dans les profondeurs d’une mine de diamant.
Le régime discriminatoire de l’apartheid en Afrique du Sud
m’avait impressionné.
Les compound, sortes de logements ghettos, hébergeant
uniquement des travailleurs noirs en étant un exemple marquant.
J'avais décidé au retour de passer quelques jours à Dakar chez mon
beau-père.
Après un vol tranquille, nous nous
sommes posés avec le DC 8 d'UTA
à Kinshasa, Katanga, ex-Congo
belge, pour une escale non prévue.
C'était l'époque mouvementée où
de réputés gendarmes katangais,
forts de quelques milliers
d'hommes, faisaient la loi au
Congo.
Peu temps avant, ils avaient sauvagement violé et assassiné de
nombreuses religieuses à Kinshasa, ex-Léopoldville. Les journaux
internationaux avaient largement commenté les ignobles massacres.
L'équipage nous demanda de débarquer, et immédiatement après,
plus rapidement encore de réembarquer. Nous avons décollé, au
son tout proche des tirs d’armes.
Une demi-heure après, nous atterrissions à Brazzaville,
submergée par l'afflux des réfugiés, colons et diplomates belges qui
avaient traversé le fleuve Congo, dans une fuite éperdue devant les
massacres et les combats.
À mon arrivée dans cette pagaille, mon premier souci fut de
trouver un vol pour rejoindre Dakar via Douala, par un vol de la