Page 55 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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signalements adéquats. Les bailleurs sociaux ont intégré que la notion de délai en santé mentale
n’existe pas et que la stabilisation s’inscrit dans le temps.
Enfin, le directeur général adjoint du centre hospitalier psychiatrique estime qu’il est nécessaire
de « réaliser, préalablement, un diagnostic sur la santé mentale et le logement dans chaque
territoire et, qu’une circulaire soit signée, entre le ministère du logement, de la santé et des
affaires sociales, pour impulser une coordination territoriale qui ne sera pas freinée par des
velléités institutionnelles ».
Suite à la présentation de ces premières données aux bailleurs sociaux de la Martinique, ces
derniers seraient favorables pour s’investir sur cette thématique. En effet, pour respecter le droit
de priorité des personnes handicapées, pour éviter les risques de discrimination et pour favoriser
le parcours résidentiel, trois options ont été suggérées et seront à l’étude d’ici les prochains
mois.
La construction de foyers de vie, à condition que le financement des associations
gestionnaires soit pérenne. En effet, ces structures ont pour obligation de payer le loyer. Or,
« la promotion de ces établissements est plus onéreuse que la construction de logements
ordinaires » selon la SMHLM.
Le renforcement de la gestion des locataires atteints de troubles mentaux. Pour ce faire, il
est prévu d’étendre la gouvernance de l’ALS aux établissements sociaux et médicaux.
Actuellement, le conseil d’administration est composé uniquement des bailleurs sociaux. Il
serait souhaitable d’élargir les compétences de la gouvernance pour être en cohérence avec
les problèmes vécus par les locataires. L’objectif serait de renforcer la coordination entre le
secteur social, médical et les bailleurs sociaux. Le but serait d’intervenir dans le logement
social et de mutualiser les compétences pour intervenir auprès des locataires atteints de
troubles mentaux.
Cette nouvelle problématique promet, pour les prochaines années, de nouveaux défis pour
les bailleurs sociaux, car la santé mentale est un sujet transversal qui impacte de nombreux
domaines.
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