Page 52 - LOGEMENT SOCIAL ET SANTE MENTALE : LIMITES JURIDIQUES ET PERSPECTIVES
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« favoriser les expérimentations de logements accompagnés permettant la mise en œuvre de

               processus de travail reproductibles, en précisant les conditions de réussite, les méthodes à
               suivre,  et  en  modélisant  les  coûts  et  les  modes  de  financement,  notamment  en  matière

               d’accompagnement des locataires ». Ces expérimentations reposent sur des appels à projet.

               Selon le ministère du logement et de l’habitat durable, 101 projets ont été retenus 108 . « Les
               bailleurs sociaux sont fortement impliqués, y compris financièrement. Ils s’appuient sur des

               associations de plus en plus spécialisées. Cette complémentarité permet aux bailleurs sociaux
               de se professionnaliser vis-à-vis d’un public de plus en plus précaire  » 109 . Treize bailleurs

               sociaux 110  ont proposé un projet accompagné qui concerne les personnes atteintes d’un trouble
               de la santé mentale (cf. un modèle de projet, annexe 15 p. 77). Pour renforcer la gestion de ces

               locataires, certains bailleurs sociaux ont favorisé l’articulation entre tous les outils de pilotage

               liés à l’habitat social, pour créer une cohérence territoriale et mobiliser de nouveaux moyens
               humains et financiers.


               § Renforcer l’articulation de tous les outils de pilotage liés à l’habitat social

               Le nouveau PDALPD et PDAHI est en cours d’élaboration en Martinique. Pour marquer la
               fusion entre l’hébergement et le logement, un seul document unique sera élaboré d’ici 2018.

               Il deviendra ainsi le Plan Départemental d’Action pour le Logement et l’Hébergement des
               Personnes Défavorisées (PDALHPD). L’EPCI de Lyon est allé encore plus loin. En effet, il a

               facilité le rapprochement entre le PDALHPD, le Plan Local de l’Habitat (PLH) et le Fonds de

               Solidarité Logement (FSL) 111 . Le FSL détermine les besoins en matière d’accompagnement
               social. Ces mesures d’accompagnement, telles qu’elles sont prévues dans la loi « Besson », sont

               «  devenues  inefficaces  »  selon  la  Métropole  du  Grand  Lyon.  Depuis  peu  de  temps,
               l’accompagnement intègre un suivi social, médical et psychiatrique. D’autres départements

               se sont déjà engagés dans cette démarche telle que le Conseil Départemental de la Moselle.

               Cette initiative repose sur une volonté locale. Le Conseil Départemental de la Martinique avait
               refusé cette suggestion. Il est donc nécessaire que le politique légifère sur cette possibilité. En

               effet,  cela  permettrait  d’assurer  un  accompagnement  médico-social,  avec  une  équipe
               pluridisciplinaire, auprès des locataires concernés. D’autres dispositifs médico-sociaux ont été

               impulsés par les bailleurs sociaux.


               108  http://www.logement.gouv.fr/lancement-du-3eme-appel-a-projets-pour-10-000-logements-hlm-accompagnes

               109  USH, Appels à projets 10 000 logements accompagnés : premier bilan, Actualités Habitat n° 1007, 28 février
                  2015, Paris, p. 23, 32 pages
               110  USH, Guide de valorisation des projets « 10 000 logements accompagnés », direction des politiques urbaines
                  et sociales, septembre 2015, Paris, 75 pages
               111  Le FSL a été créé dans le cadre de la loi du 31 mai 1990 relative à la mise en œuvre du droit au  logement. Il
                  propose des aides financières pour l’accès et pour le maintien dans les lieux.

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