Page 158 - ANGOISSE
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volant afin d’accomplir les trois kilomètres qui les séparaient de leur domicile.
        Pour  cela  il  lui  fallut  traverser  un  quartier  populaire.  Un  endroit  qu’il
        connaissait bien et qu’il fréquentait parfois avec plaisir en compagnie de son
        épouse  pour son côté coloré et  animé  les  jours  de  marchés. Mais ce  jour,
        malgré le soleil qui continuait à pointer ses derniers rayons de la journée, tout
        était sombre dans son esprit. C’est alors qui les remarqua à une centaine de
        mètres longeant le trottoir.
        - As-tu vu ! hurla-t-il d’une voix emplie de haine en freinant brutalement.
           Son épouse sortit soudainement de sa torpeur et l’interrogea, inquiète.
        - Qu’est-ce qui se passe ?
        - Tu ne vois donc pas là-bas ! Cette putain d’arabe avec son voile de merde sur
        la tête. Celle qui tient une poussette avec un gamin de chaque côté et le ventre
        déjà plein d’un autre. Ce sont tous ceux de son espèce qui ont tué notre fils !
           Il n’entendit pas ce que sa femme lui cria. Voyant que la musulmane allait
        traverser  la  route,  il  enclencha  rageusement  la  première  vitesse  de  son
        véhicule et accéléra autant que le moteur pouvait le permettre. Il passa la
        seconde vitesse et alors que sa voiture atteignait pratiquement soixante-dix
        kilomètres heure il percuta comme dans un jeu de quilles la femme enceinte,
        la poussette et les enfants. Ceux-ci furent projetés dans un même élan à une
        dizaine de mètres avant de retomber lourdement sur le bitume. Les corps sans
        vie.














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