Page 161 - ANGOISSE
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Paris, Ministère de l’intérieur -15 Juin – 22H13
Le Ministre de la Défense fit irruption dans le bureau encadré de deux
militaires en treillis tenant ostensiblement leur Famas à la main.
- Qui vous a permis d’entrer ici de cette manière ! s’insurgea le Ministre de
l’Intérieur en voyant les trois hommes entrer.
Son collègue, si tant est qu’il le fût encore réellement s’approcha lentement
en laissant ses deux hommes de mains derrière lui et commença par le toiser
de toute la hauteur de sa taille largement supérieure à la moyenne. Cela
provoquait toujours son petit effet et il avait tendance à en abuser. Bien que
pour une fois, celui-ci n’eut pas celui escompté.
- Je suis bien obligé de me déplacer jusqu’ici pour vous rendre visite puisque
vous ne daignez pas répondre à mes appels téléphoniques.
- Au cas où vous ne l’auriez pas encore remarqué je suis particulièrement
occupé en ce moment, riposta-t-il instantanément en usant d’un ton empli de
défiance.
- Particulièrement occupé effectivement. A quoi ? A jouer les petits soldats ! Je
sais parfaitement ce que vous tramez contre moi avec votre camarade de la
Santé. Ne croyez surtout pas que j’en suis dupe. Vous avez voulu tenter un
coup afin de prendre la main et on voit maintenant le résultat obtenu.
Lamentable, purement lamentable ! puisqu’à cause de vous des membres des
forces de l’ordre sont morts par dizaines, peut-être même par centaines dans
la mesure où vous n’êtes pas très loquace avec les médias sur ce sujet. J’avais
pourtant prévenu votre camarade de conspiration qui n’a manifestement pas
voulu écouter mes conseils. Nous sommes en guerre. Oui je sais, ce terme vous
choque et d’une certaine manière vous terrorise mais que vous le vouliez ou
non nous sommes bel et bien en guerre contre tous ces fanatiques islamiques
qui n’ont d’autre objectif que de déstabiliser notre pays afin de mieux pouvoir
s’en emparer dès lors que le chaos sera total. Ce qui n’est d’ailleurs pas loin
d’être le cas vu la vitesse avec laquelle vous accumulez les conneries. Vous
avez tenté de plaquer une réponse républicaine face à des événements qui
auraient requis dès le départ une riposte militaire appropriée.
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