Page 116 - L'Empreinte du temps
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abattoir, puisqu’il s’agit bien là de votre question Lieutenant, c’est
carrément impossible de se prononcer.
Les deux policiers réprimèrent un sentiment d’effroi en imaginant
l’horreur éprouvée par la victime face à cet acte de pure barbarie.
- La victime a forcément dû se débattre Docteur si elle était encore
vivante au moment de cette… - Elle hésitait à prononcer à nouveau
ce mot – amputation ?
- Sans doute. Ceci expliquant de multiples traces de coupures
réalisées du fait de l’agitation de la victime. Néanmoins, puisque je
n’ai relevé aucune trace de ligature sur aucun des membres, il est
vraisemblable que soit l’auteur était d’une force hors du commun
pour maintenir la victime avec un minimum de maîtrise, soit cette
dernière avait absorbé de gré ou de force, certains produits destinés
à la rendre plus docile. Concernant ce dernier point, les analyses
toxicologiques que je vais demander nous en dirons bientôt plus.
- Quel intérêt d’amputer la main de la victime et au surplus une
seule ?
- Désolé Lieutenant, mes connaissances se limitent à la médecine
légale. Vous dire pourquoi l’auteur a tranché et emmené cette main
relève plutôt de la compétence d’un psychiatre. Lequel d’ailleurs à
mon modeste avis, même avec la meilleure volonté du monde, se
verra sans doute dans l’incapacité d’analyser la motivation d’un
assassin qui ne la connait pas toujours lui-même. La noirceur d’une
âme est parfois totalement insondable. Toutefois si je puis me
permettre un petit conseil fruit de ma longue expérience, à votre
place je chercherais plutôt le mobile de cet homicide. A partir de là il
devrait être plus facile de trouver une réponse à votre question. Du
moins je l’espère. Et je vous le souhaite.
- Je vous remercie, nous mettrons en œuvre vos judicieux conseils.
Le remerciement n’était que de pure forme afin de ne pas vexer
le praticien. Dans l’esprit de Clarice, bouleversée de constater à quel
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