Page 112 - le barrage de la gileppe
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Un professeur de sciences de l’institut Saint-Michel à Verviers, le cher frère Maurice,
auteur d’une intéressante brochure : J'étudie ma région (imprimerie Leens) à qui nous
avions soumis ces scories, nous a écrit : « Les deux « spécimens » trouvés dans le fond
de la Gileppe paraissent bien être des témoins de l’ancienne exploitation du fer à Jalhay.
D’abord établie sur les hauteurs, par exemple « à l’Fodje » (à la Forge), elle descendit
dans les vallées où l’eau des ruisseaux (la Gileppe, la Hoëgne) permettait l’usage du «
maka » ou marteau.
Celui-ci, ancêtre du marteau- pilon, était mû par une roue à auges et une roue à cames.
On battait la masse pour la débarrasser de certaines impuretés. La masse liquide avait été
au préalable écumée (écume de fer). La gangue vitrifiée se trouve souvent aux environs
des centres d’exploitation ou dans le lit des ruisseaux.
Les deux « spécimens » sont sans doute du fer garnissant le fond du creuset du bas
fourneau. »
Des gisements de minerais existent aussi à gauche de la « Grande Voie », au lieu-dit «
El Fosse », sous les « Bwès d’rîr » (les bois de derrière le village).
A la faveur du second assèchement, en mars 1969, nous retournâmes à la Roche Picot,
toujours sous la conduite de M. Thibert. Le puits d’extraction proche du ruisseau était le
plus évasé des trois, mais en grande partie comblé. On apercevait nettement les
longerons étançonnant l’ouverture que le garde avait vue entièrement dégagée dix ans
plus tôt. Un petit canal de vidange sortait du talus bordant le cours d’eau.
L’aire de fonte des minerais pose un problème. On retrouvait, en effet, à deux
cents mètres des puits, presque à l’orée du bois, un champ de terre noire, brûlée, vestige
de feux ardents.
Pourquoi avoir établi le fourneau à si grande distance de la mine, alors que les
chargements devaient se faire en direction de Béthane-Membach ? Pour atteindre le
sommet de la vallée, nous montâmes le chemin de la Roche Picot, où nous
retrouvâmes les souche
En 1959, nous avions encore vu la rampe, le modeste garde-fou de la passerelle sur la
Gileppe. Au second assèchement, les eaux l’avaient emportées noircies des chênes
centenaires.