Page 110 - le barrage de la gileppe
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                  « Un jour, nous raconta un vieux bûcheron de Jalhay, j’avais attrapé une carpe de





            dimension.  Elle  se  débattait    et faillit  m’entraîner  dans    l'« agolina    », mes  souliers  à gros  clous

            glissant  sur    la glaise.  »Au-delà du Crin de Roche, le sentier se continuait et il venait la «
            sente de la Belle Bruyère », montant vers la croix Grisard et Drossart.


              Tous ces anciens chemins et sentiers, nombreux sur la rive gauche beaucoup plus
            fréquentée que l’autre grâce à un réseau enchevêtré de passages entre les villages

            Jalhaytois et le fond de la vallée, revinrent au jour pendant l’assèchement, depuis la «

            vôye du Mossompré » (les prés mousseux) jusqu’à celui de Néau.
              Mais  la  découverte  la  plus  curieuse  nous  fut  signalée  par  M.  Max  Thibert,  le  garde-
            forestier de Hoboster.


            Les puits d’extraction de la Roche Picot


              Il avait été l’un des premiers, en compagnie d’un robuste octogénaire, M. Collard-

            Bovy, de Herbiester, à descendre le chemin de la Roche Picot pour atteindre la rive droite

            auprès de la galerie que les fontainiers curaient à la douche.

              A sept ou huit mètres au-dessus du vieux pont de la Roche Picot, M. Thibert, qui est un
            excellent observateur, aperçut trois ouvertures béantes, d’une étendue de quatre à cinq

            mètres carrés.

              La vase qui les emplissait se tassa après quelques jours, surtout dans deux de ces
            puits, et M. Thibert, revenu sur les lieux de sa découverte, estima leur profondeur à six ou

            sept mètres au minimum. Dans l’un d’eux, il vit des étançons, très bien conservés, et

            ramassa des scories de haut fourneau.
               Nous interrogeâmes M. Collard-Bovy, qui avait gardé des souvenirs assez précis sur
             les  prospections  faites  à  la  Gileppe.  Les  puits  avaient  été  creusés,  nous  dit-il,  à

             l’initiative de la Société Anonyme des Mines de Zinc et de Plomb de Membach .

               M. Arsène Buchet, président de la Société Verviétoise d’Archéologie et d’Histoire, nous
             apporte ces précisions dans sa Monographie historique de Goé-lez-Limbourg, (Leens,

             1948) :


               « Les fonderies de fer étaient, le plus souvent, établies près d’une eau courante dont
             le cours détourné permettait le lavage du minerai. La plus ancienne fonderie paraît être
             celle dite de Marenthus (Pieresse) ou de Froid-pré, établie non loin de Béthane, au fond

             de la gorge où coule la Gileppe, à peu de distance de la Pieresse (1404-1405), (...)« sur

             la rive droite de la Borchêne, au pays de Liège » (Jean Servais, 1441-1442). »

                Au début du XIXe siècle, l’exploitation des gisements métallifères situés sur les
             communes de Goé, Membach et Baelen furent l’objet d’une demande en concession de
             la part de MM. Guillaume-Joseph Stembert et Mathieu Thimus, de Dolhain. (...) La
             Société Anonyme des Mines de Zinc et de Plomb de Membach (...) avait pour objet

             l’exploitation des mines calaminaires et de plomb gisant

             sous les communes de Membach, Goé et Baelen, la fabrication de zinc et de plomb, le
             laminage de ces métaux et toutes les opérations s’y rattachant. (...)
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