Page 62 - le barrage de la gileppe
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Un sentier quittant la Roche Picot serpentait vers d’autres prés, en Borchêne, les prés
de Moyenwé.
Le Moyenwé est indiqué sur le plan cadastral officiel de Popp, à
gauche du ruisseau de Liemtri, et le chemin figure encore sur la carte d’état-major,
coupé par la baie du Liemtri. Feller donne l’explication de « Moyenwé » : gué du milieu.
Le Liemtri sépare la région de la Borchêne de celle du Chaineû, sur la rive gauche de
la Gileppe. Le sentier de Néau (« lu pazè d’Nèyowe ») partait de l’antique « Grande
Vôye » vers l’embouchure du Louba, pour rejoindre le chemin du bois de Hoboster et
rattraper celui qui menait à la Roche Picot.
Une «vôye dè Côreu », ou de Hestreux, partait du cours supérieur de la Gileppe pour
descendre vers les prés qui s’étendaient sous le Louba.
Vers le même endroit existait un passage marécageux qui s’appelait, il y a une bonne
centaine d’années, « lu passèdge dè vî laid tchèrron » ou, plus exactement, le passage
du laid charroi, où les véhicules s’embourbaient dans les marais.
La plupart de ces petits chemins se retrouvent, tout au moins en partie, sur nos cartes
d’état-major, le long des berges de la rive gauche, et sont peu fréquentés, l’accès de
ces berges étant interdit...
Mais à part la Grande Voie et le chemin de Jalhay vers la Roche Picot, ce n’étaient
que sentiers desservant des pics marécageux. Un chemin empierré existait toutefois
clans la vallée .
Partant de la croix Mockel, il s’amenuisait en une sente et côtoyait la Gileppe dans
tout son parcours. Lors de la sécheresse de 1921, raconte M. Bracco, ancien instituteur
de Goé, les pierres du chemin revinrent le jour, à l’extrémité du lac desséché.
C'est la piste qu’avait suivie, en s’égarant, le comte de Valvasoni, grand veneur du
Prince, qui, faisant une « visitation », des limites entre Liège et Limbourg, le 29 juillet
1744, remonta la Gileppe « jusqu’aux vieilles maures de Piette- en-Fagne »
(Peterhaus).