Page 80 - le barrage de la gileppe
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Ce Lion colossal sort tellement des proportions ordinaires du travail de la                        80
               sculpture,que les difficultés vaincues vaudront à l’auteur la gloire et l’honneur les
               plus justement mérités. Le piédestal a 8 mètres de hauteur et forme écusson du côté
               de la vallée.

                 L’inscription :


                  Au café Legras-Darimont, tout au-dessus de la rue de la Fagne à Jalhay, nous

                avons vu une photo jaunie, encadrée, du barrage de la Gileppe sans son lion.


                    A l’avant-plan s’alignent des personnages graves, à barbe et favoris. Ce sont
                  les conducteurs des travaux et les techniciens des Ponts et Chaussées, aux
                  côtés de Léonard Legras, dont nous venons de parler.

                      La photo a été prise deux ans avant l’inauguration du barrage, qui paraît
                  singulièrement dénudé sans son lion.


                        L’histoire de ce lion fait partie, elle aussi, de la chronique.

                      Il semble qu’il fut tout d’abord question d’orner le barrage de deux lions. C’est
                  ce qu’annonça le Nouvelliste au début de l’année 1875. Ils auraient sans doute
                  été de dimensions plus modestes et se seraient dressés aux deux côtés de la

                  chaussée. Mais nous ne relevons que cette seule allusion au dédoublement
                  léonin dans la chronique du temps.





                                                    Élève dans l’atelier privé d’Eugène Simonis en 1845, il s’inscrit à l’Académie de
                                                   Bruxelles en 1846 où il fréquente la classe de Louis Jéhotte après avoir suivi des
                                                   cours d’ornement et d’architecture. Il va, comme l’avait fait son frère ainé, Paul
                                                   Bouré,  également  sculpteur,  se  perfectionner  à  Florence  dans  l’atelier
                                                   d’Aristodemo Costoli où il remporte un premier prix de composition en bas-relief
                                                   en 1856.

                                                    En 1861-1862 il décroche des commandes officielles pour l’hôtel de ville, la
                                                   Cour de Cassation et le Palais de la Nation à Bruxelles. C’est à cette époque qu’il
                                                   fut initié à la loge bruxelloise, Les Vrais Amis de l’union et du progrès réunis, où il
                                                   côtoie  le  sculpteur  Charles-Auguste  Fraikin.  Par  la  suite  il  réalise  presque
                                                   exclusivement des œuvres colossales et des lions.

                                                    Bouré produit peu de sculptures pour intérieurs bourgeois. Son œuvre la plus
                                                   connue L’enfant au lézard présenté au Salon de Bruxelles en 1872 et conservé
                                                   aux  Musées  royaux  des  Beaux-Arts  de  Belgique  fait  cependant  partie  de
                                                   celles-ci.

                                                    Il  est  membre  de  la  Société  libre  des  Beaux-Arts  de  1868  à 1875,  où  il
                                                   représenta la sculpture avec Charles Van der Stappen.

                                                    Il fréquente Auguste Rodin lors du séjour de ce dernier à Bruxelles et témoigne
                                                   en sa faveur lorsque celui-ci fut accusé d’avoir pratiqué le moulage sur nature
                                                   pour son Âge d’airain.
        Félix-Antoine Bouré






           Félix-Antoine Bouré
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