Page 266 - Al-Mouwatta
P. 266
hadith ci-dessus), en soulignant que la «mouhaqala» est ou la vente de la récolte en échange
avec du froment, ou le fait de louer la terre en échange avec du froment».
Ibn Chéhab, demanda Sa'id Ibn Al-Moussaiab au sujet de la terre louée contre l'or et l'argent,
Sa'id lui répondit: «Cela est permis».
Malek a dit: «L'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi wa salam) r (Sur lui la grâce et la paix
d'Allah) a interdit «la mouzabana» et «la mouzabana» qui s'explicite comme suit: «Toute
forme de vente est dite aléatoire du moment qu'au cours de la vente on ignore le poids, la
mesure et le nombre. A titre d'exemple, l'homme possédant une nourriture dont on ne peut
préciser le poids, tels le froment ou les dattes ou ce qui leur est semblable, ou même possédant
du froment, ou des dattes fraîches, ou des légumes, ou du carthame, ou de lin, ou de coton, ou
de soie ou ce qui leur est similaire, bref qu'il en possède tout ce dont on ne peut préciser ni le
poids, ni le nombre, et qu'un homme vient dire au possesseur de toute cette marchandise:
«Pèse cette marchandise, ou demande à quelqu'un de le faire, ou pèse ce qui peut être pesé, ou
même compte ce qui peut être compté; ainsi si ce qui est mesuré de tel ou tel manque d'un sa',
ou même si ce qui est pesé de tel ou tel manque d'un certain poids, ou encore ce qui est
compté de tel ou tel est en manque, bref tout ce qui manque, je le prendrai à ma charge
quoique soit la marchandise désignée; et s'il y a un surplus de cette marchandise, je le
prendrai sans payer le prix. Ainsi, je garantis que ce qu'il y a en manque de cette marchandise
est ma possession, et est même équivalent à ce qu'il y a de surplus. Or, cela n'est pas une vente
mais c'est une vente de risque, d'aléas et d'usure, car au cours de cette vente, il ne paye pas le
prix d'une marchandise bien connue et précisée, qu'il a acheté, mais il s'est du moins garanti
avoir ce qui est dit de mesure, de poids et de nombre, de cette marchandise en prenant
possession ce qui en était en surplus. Mais si cette marchandise manque à ce qui est de ces
unités (mesure, poids, nombre), celui qui l'a acheté, aurait dû prendre du propriétaire de cette
marchandise, ce qui est sans prix, ou même ce qui est d'une donation, dont, en fait, il ne
possède pas le droit de l'avoir car cela est de l'usure, ou encore quelque chose qui lui est
similaire».
- Malek a dit: «Il est fait encore que l'homme dise à l'autre possédant le tissu: Je te garantis
qu'avec tel tissu, tu auras à faire tel nombre de calottes, de telle façon que chacune sera de
telle ou telle unité de mesure, qu'il cite. Au cas où cela sera inférieur au morceau de tissu
désigné je te donnerai ce qui manque afin que tu aies le nombre au complet, et si il y en a en
plus, cela me reviendra».
- Ou encore, toujours au sujet du tissu, que l'homme dise à l'autre: je te garantis de faire de tel
tissu, tel nombre de chemises, dont chacune sera de telle ou telle longueur; mais si ce tissu est
d'un manque, je t'en donnerai afin que tu aies le nombre, et s'il y en a en plus, tu me le
donneras».
- Ou encore, que l'homme dise à l'autre, au sujet du cuir, qu'il soit de vaches ou de chameaux:
«Je t'assure de tailler ce cuir, afin d'en faire selon ce patron cent paires de sandalles, si le
nombre est moins que cent, je te le compléterai, et s'il est plus, ce superflu je l'aurai gratuit car
je l'ai guarantie».
- Ou encore, que l'homme dise à l'autre qui possède des grains de «ban» (saule d'Egypte): «En
pressant ce ban, tu peux extraire tel ou tel poids d'huile parfumée, or si le poids est moins, je
te donnerai ce qui manque, et s'il est plus, je l'aurai pour moi». «Ainsi, toutes ces formes de
vente en sont de «la mouzabana», autrement dit, des ventes qui ne sont ni permises, ni
266
http://bibliotheque-islamique-coran-sunna.over-blog.com/