Page 294 - Al-Mouwatta
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32 - La société en commandite «Al-Qirad»
Chapitre I : De ce qui est dit au sujet de la société en commandite
1396) 1 - Zaid Ibn Aslam a rapporté que son père a dit: «Abdallah et Oubaidallah, les deux
fils de Omar Ibn Al-Khattab, partirent avec une troupe vers l'Iraq. Une fois de retour, ils
passèrent chez Abou Mousa Al-Ach'ari, qui était le gouverneur à Bassrah, qui les accueillit
cordialement. Puis il leur dit:
«Si je pouvais vous en être utile, je l'aurais fait». Puis il continua: «Je garde sur moi, une
certaine somme d'argent faisant partie du trésor public, que je compte envoyer au prince des
croyants. Je vous la livre, avec quoi, vous pouvez acheter une marchandise de l'Iraq, que vous
vendrez à Médine. Ainsi vous donnerez au prince des croyants le capital de l'argent, et vous
en aurez le bénéfice». Ils lui répondirent: «Nous voulons bien faire cela». Il leur donna
l'argent, et envoya par écrit à Omar Ibn Al-Khattab, de recevoir d'eux l'argent. Une fois
arrivés (à Médine) ils vendirent la marchandise, et firent un bénéfice. Ils donnèrent à Omar la
somme d'argent, il leur dit: «A-t-il agi similairement, avec toute la troupe de l'armée, comme
il en a fait avec vous»? Ils répondirent: «Non». Omar Ibn Al-Khattab reprit: «Comme vous
deux êtes les fils du prince des croyants, il a agi de cette façon avec vous. Donnez-moi le
capital de l'argent et son bénéfice». Alors que Abdallah s'était tu, Oubaidallah, dit: «Pourquoi
agis-tu de cette façon, ô prince des croyants? Si l'argent avait diminué ou était perdu, nous
serions dans l'obligation de l'assurrer» Omar de reprendre: «Donnez-le donc». Abdallah garda
toujours le silence Oubaidallah proposa à son père de réfléchir; aussitôt l'un des compagnons
de Omar dit: «Ô prince des croyants, et si tu faisais de cet argent, un capital d'une société en
commandite «Al-Qirad», ce à quoi Omar répondit: «Oui je ferai ainsi». Ainsi, Omar prit le
capital et la moitié du bénéfice, et l'autre moitié était la part des ses deux fils Oubaidallah et
Abdallah».
(1397) 2 - Al-'Ala Ibn Abdul Rahman a rapporté d'après son grand-père que Osman Ibn Affan
lui avait donné une somme d'argent en commandite, à user dans le commerce, à condition que
le bénéfice en soit partagé entre eux».
Chapitre II : Ce qui est permis dans la société en commandite
(1398) 3 Malek a dit: «La commandite est permise quand un commanditaire donne un capital
à un commandité afin de l'user dans le commerce, sans que ce dernier ne tienne à l'assurer.
Par suite ce que le commandité dépensera au cours de son voyage, et pour sa nourriture et
pour ses habits et au cas où le capital est portable et d'une valeur suffisante, sera pris du
capital. Ainsi, si le commandité est résident chez lui, il n'aura droit à aucune dépense du
capital, même pas pour ses habits».
- Malek a dit: «Il est toléré que commanditaire et commandité se conviennent convenablement
s'il n'y a pas de stipulations de part et d'autre. Le commanditaire peut s'acheter ce qu'il veut du
commandité, pour marchandise, si la vente est faite normalement, sans être, soumise à une
condition.
- Malek a ajouté: «Celui qui avance à un homme et à un esclave, un capital, afin de l'utiliser
dans le commerce, il n'y a pas de mal à cela, et cela est permis car le bénéfice revient au
domestique et non pas à son maître, du moment qu'il est pris pour un commandité qui a droit
au profit».
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