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L’important pour celui qui accorde un crédit est d’avoir l’assurance d’être remboursé. Pour

               cela, il faut qu’il soit titulaire d’une créance dont il puisse exiger l’exécution au besoin par le
               recours à la force publique. Or une créance ne peut avoir que deux origines, la loi ou le contrat.
               Le contrat est une institution qui permet aux individus de créer des obligations à leur guise,
               des  créances  quand  l’obligation  est  considérée  du  côté  du  créancier,  des  dettes  quand

               l’obligation est considérée du côté du débiteur. Il ne faut pas perdre de vue que la créance est
               un bien, un actif dans le patrimoine du créancier, un actif liquide et transmissible, peu coûteux
               à réaliser si le débiteur est solvable, un actif précieux.

               Le  principe  de  l’autonomie  de  la  volonté  qui  s’applique  au  contrat  emporte  trois
               conséquences :
               •  L’accord de deux volontés permet aux individus de créer des obligations qui tiennent lieu

                   de loi à ceux qui les ont faites et que celui en est le débiteur peut être contraint à les
                   exécuter ;

               •  Les individus sont libres de créer n’importe quelles obligations, il n’est pas nécessaire
                   qu’elles soient prévues par la loi. La liberté des conventions n’est limitée que par l’ordre
                   public et les bonnes mœurs ;

               •  Le consentement suffit à créer l’obligation, il n’est pas nécessaire de respecter des formes
                   particulières. Le consensualisme prévaut chaque fois que la loi ne l’écarte pas par des
                   dispositions expresses.

               Toutefois, l’ordre public limite la liberté contractuelle pour préserver les intérêts généraux de
               la  société.  La  liberté des  particuliers  est  limitée  par  l’obligation  qu’ils  ont  de  respecter  la
               réglementation  impérative,  c’est-à-dire  les  lois  qui  sont  dites  d’ordre  public  et  dont  la
               violation  est  sanctionnée  par  la  nullité.  En  matière  de  crédit,  cette  réglementation  est
               importante car le crédit est une opération dangereuse en raison de son incidence sur la masse
               monétaire et partante sur la valeur de la monnaie.



























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