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qui  ne  se  fait  pas  en  produisant  un  chèque.  Faute  de  faire  cette  preuve,  le  prêteur  sera

               débouté.

                   Objet de la preuve

               Il faut prouver le prêt. Le chèque prouve le fait matériel, la remise d’une somme d’argent ; il

               ne  prouve  pas  l’acte  juridique,  l’intention  de  recevoir  la  somme  à  titre  de  prêt.  La  seule
               émission d’un chèque, simple instrument de paiement, n’établit pas en elle-même la nature
               de la convention en vertu de laquelle le chèque a été émis.


                   Modes de preuve

               Il s’agit de prouver un acte juridique. Si l’emprunteur est un commerçant qui emprunte pour
               les  besoins  de  son  commerce,  la  preuve  peut  se  faire  par  tous  les  moyens  possibles.  En
               revanche, la preuve devra être rapportée selon les règles de la preuve civile chaque fois que

               l’emprunteur n’est pas un commerçant.

                   La mention manuscrite


               Le prêt d’argent crée à la charge de l’emprunteur une obligation de rendre au prêteur les
               sommes prêtées au terme convenu. L’acte juridique qui constate cet engagement d’une seule
               partie envers l’autre doit comporter la signature de celui qui souscrit un engagement ainsi
               que la mention écrite de sa main de la somme en toutes lettres et en chiffres.

               Les chèques ne respectent pas la mention manuscrite car le bénéficiaire dont il faut prouver
               le consentement à l’emprunt les endosse d’une simple signature pour les encaisser.



               1.2  Les obligations de l’emprunteur


               Après avoir reconnu recevoir la somme d’argent à titre de prêt, l’emprunteur s’engage à la
               restituer, à payer les intérêts et à fournir des garanties.


               a. Le remboursement du capital

                   Objet de l’obligation

               L’obligation résultant d’un prêt d’argent n’est toujours que la somme numérique énoncée au

               contrat. Cela signifie que quelle qu’ait été la dépréciation de l’unité monétaire entre le prêt
               de son remboursement, le prêteur n’est tenu de restituer que la somme numérique prêtée
               dans l’unité monétaire ayant cours au moment du paiement. Cette règle est devenue très
               injuste  depuis  que  la  Première  Guerre  mondiale  a  installé  une  inflation  permanente.  Les

               prêteurs de l’époque ont été complètement ruinés et depuis on cherche à se prémunir contre
               l’érosion monétaire en insérant dans les contrats des clauses d’indexation.






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