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1. Le contrat de prêt




               Le contrat de prêt fait partie des quelques contrats régis par le DOC, de manière supplétive
               d’ailleurs dans les articles 870 à 878. Le DOC distingue le prêt à usage ou commodat qui porte
               sur  les  choses  dont  on  peut  user  sans  les  détruire  c’est  le  cas  par  exemple  des  caisses
               consignées  et  le  prêt  de  consommation  ou  simple  prêt  qui  porte  sur  les  choses  qui  se
               consomment par l’usage qu’on en fait.

               Le prêt ici porte sur de l’argent donc sur un objet que l’on dit être consomptible par le premier
               usage, ce qui signifie que pour s’en servir il faut le consommer comme le pain par exemple.
               Le prêt d’argent est donc un prêt de consommation qui confère à l’emprunteur la propriété
               de la chose prêtée à charge pour ce dernier de restituer au prêteur la même quantité d’argent.

               Le contrat de prêt est un contrat unilatéral c’est-à-dire un contrat qui crée des obligations à
               la charge d’une seule des parties.


               1.1  Les conditions du prêt



               Le contrat de prêt est un contrat réel, c’est-à-dire que les obligations de l’emprunteur ne
               naissent pas du seul échange des consentements, il faut aussi qu’il y ait remise de la chose
               prêtée. Ainsi, le contrat n’est conclu et les intérêts ne courent qu’à partir du moment où les
               fonds ont été transférés à l’emprunteur. C’est d’ailleurs ce qui explique que le contrat soit
               unilatéral car les obligations de l’emprunteur ne naissent qu’à partir du moment où le prêteur

               a exécuté sa prestation. Pourtant la seule remise d’une somme d’argent ne suffit pas à établir
               le prêt et partant l’obligation de restituer. L’obligation de l’emprunteur  n’est valablement
               constituée que si le contrat respecte les conditions de fonds de l’article 858 du DOC et des
               conditions de forme particulières. Enfin, le prêteur ne pourra exiger l’exécution par le débiteur

               que s’il rapporte la preuve de son obligation.

               a. Conditions de fond

               Le consentement reste essentiel dans le prêt : il porte sur la nature du contrat. Il faut que les

               parties soient d’accord sur la cause de la remise de la somme d’argent. Celui qui reçoit l’argent
               doit être bien conscient qu’il s’agit d’un prêt et non d’un don ou du paiement d’une créance
               antérieure. Cela va de soi pour les prêts bancaires, cela peut être beaucoup moins net pour
               les prêts familiaux, amicaux ou entre sociétés d’un même groupe.

               Il doit aussi y avoir accord sur le caractère onéreux ou gratuit du prêt et le cas échéant sur le
               taux des intérêts.

               La capacité de l’emprunteur est importante car l’emprunt est considéré comme un acte de
               disposition  qui  suppose  pour  être  valable  que  l’incapable  emprunteur  ait  obtenu  les
               autorisations nécessaires. Ainsi une banque qui tolère un découvert sur un compte ouvert à





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