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1.4.4.1.2  Les sanctions

               Le  débiteur  qui  viole  l’interdiction  d’aliéner,  d’hypothéquer…  encourent  la  déchéance  du
               terme de l’obligation principale ; la banque est en droit de demander le remboursement

               immédiat des sommes empruntées. Le plus souvent l’exigibilité immédiate du crédit accordé
               est expressément stipulée ; à défaut d’une telle stipulation, la violation de l’obligation de ne
               pas faire doit, s’il s’agit d’un crédit d’exploitation aux entreprises, être considérée comme un
               comportement gravement répréhensible. Dans les autres cas on peut estimer que cet acte

               constitue une « atteinte à la dignité du crédit » qui justifie la déchéance de terme prononcée
               par le juge. Une action en responsabilité contractuelle est également fondée.

                    1.4.4.2   Le droit d’information de la banque


               La  banque  a  un  intérêt manifesté  à être  informée  de l’évolution  du  patrimoine  du  client
               emprunteur.  Alertée  en  temps  utile,  elle  pourra  exiger  l’exécution  d’une  promesse
               d’hypothèque, ou, pour les crédits à durée indéterminée, exiger le remboursement… en un
               mot, prendre toute disposition utile.

               En  principe  l’emprunteur  n’a  pas  l’obligation  d’informer  la  banque,  cette  dernière  doit
               rechercher le renseignement, mais cette quête se heurte bien souvent au secret des affaires.
               Pour faciliter sa tâche la banque stipule de son client qu’il devra l’informer de la survenance
               de certains événements ou répondre aux questions qu’elle lui posera.

               La sanction de cette obligation de renseigner est généralement prévue par la convention : la
               déchéance du terme affectant le crédit. A défaut de sanction expressément stipulée ou en
               présence  d’un  devoir  d’information  trop  général,  le  juge  saisi  du  litige  conserve  un  large

               pouvoir d’appréciation : il faut éviter que de prétendues dissimulations servent de prétexte à
               une demande de remboursement anticipé. L’atteinte à la sécurité du crédit et la sanction qui
               s’y attache, ne doivent être appliquées ici qu’avec prudence.
























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