Page 14 - CIFPB-BBM-TC-Manuel_TB
P. 14

Techniques Bancaires



                                            2. Clients professionnels




            Dans la segmentation des marchés bancaires, les professionnels sont le plus souvent affectés au
            marché des particuliers, et sont donc considérés comme tels par les responsables des banques.
            Deux raisons expliquent cette situation. Les chargés de clientèle professionnelle sont souvent issus
            du marché des particuliers et ont tendance à garder leur réflexe d’analyse de ces dossiers. Par
            ailleurs, les professionnels exercent leur activité majoritairement en tant qu’exploitants dans des
            structures  juridiques  d’entreprises  individuelles.  La  tentation  est  donc  forte  de  « voir »  la
            personne, plutôt que l’entreprise.
            La structure juridique ne change pas le rapport économique entre le dirigeant et l’entreprise. Le
            dirigeant,  qu’il  soit  exploitant  individuel  ou  mandataire  social  peut  apporter  ou,  au  contraire,
            retirer des fonds à son entreprise. Se pose ici le problème de l’attitude à observer lorsqu’en raison
            de ces prélèvements, le capital individuel devient négatif.
            L’approche globale du client peut alors amener une confusion d’analyse entre ce qui est personnel
            et ce qui est professionnel et induit à la création d’un patrimoine global. Le professionnel n’est pas
            un particulier mais une petite entreprise dont le conseiller commercial doit être en mesure de
            différencier  le  patrimoine  personnel  de  celui  de  l’entreprise.  Pour  cette  dernière  la  gestion
            bancaire  requiert  une  réelle  expertise  en  analyse  financière.  Comme  pour  les  PME  /  PMI,  le
            marché des professionnels accepte des rémunérations intéressantes des services financiers. Il est
            donc  attractif  pour  les établissements  de  crédit.  Cependant,  il  est  constitué  d’entités  de  petite
            taille,  assez  souvent  fragiles,  sujettes  aux  variations  de  la  conjoncture  pouvant  entraîner  une
            multiplication des situations de cessation de paiement, chez les commerçants, les artisans ou les
            professions  libérales.  L’appréciation  de  la  capacité  de  l’entrepreneur  individuel  (client
            professionnel) à développer des produits compétitifs, à en assurer la commercialisation et à faire
            face aux aléas, est aussi, pour le banquier, un élément fondamental de l’évaluation du risque. La
            connaissance du client et la maîtrise des risques, nécessitent donc des compétences commerciales
            et financières des conseillers commerciaux ce qui leur permet d’avoir une visibilité sur le client
            professionnel, son marché, ses relations, sa situation juridique, son patrimoine, etc.


            2.1 Définition du professionnel


            Un professionnel est un entrepreneur individuel, ayant une affaire personnelle et travaillant pour
            son propre compte. Il se définit avant tout par son activité professionnelle exercée dans un but
            lucratif, non limitée à la gestion d’un patrimoine privé, non salariée, organisée autour d’une seule
            personne et de taille modeste.
            L’activité du professionnel l’occupe seul ou avec deux salariés. Son volume d’affaires peut être
            aisément réalisé sans être organisé en société. Il peut parfois se structurer en personne morale
            pour des raisons fiscales ou de préservation de son patrimoine.
            Cependant, un professionnel dont l’activité prend de l’importance (Gros commerçant ou artisan,
            plus  rarement  profession  libérale)  peut  passer  dans  la  catégorie  des  petites  et  moyennes
            entreprises (PME).






                                                                                                           14
   9   10   11   12   13   14   15   16   17   18   19