Page 133 - Lermina, Jules (1839-1915). Science occulte, magie pratique, révélation des mystères de la vie et de la mort. 1890.
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MAGIE PRATIQUE            119
         disparaît, désagrégé,  emporté par  le tourbillon
         de la Nature  qui  ne crée  que pour détruire,
         éternelle Pénélope qui  travaille sans  but, sans
         ordre, Ixion condamné à l'éternel  supplice  de la
         roue.
           A cette  conception  à  laquelle  il ne convient  pas
         de  reprocher  sa dureté  désespérante  —  car la
         nature n'a  pas  à tenir  compte  de nos sentimenta-
         lités  —  la science a  déjà répondu  en émettant
         l'impeccable  théorie delà conservation de l'éner-
         gie.  Rien ne se  perd,  toute action se  perpétue,
         en se modifiant selon les conditions  dans les-
         quelles  elle s'exerce.  La mort dans son sens
         néantiste,  est une  caGologie,  elle n'est  qu'un
         changement d'état, un stade de l'évolution.
           Ici  point  une  conception plus large  :
           Avant de demander où va la  mort,  il  importe  de
         rechercher ce  qu'est  la vie.
           On est immédiatement  frappé  de ce fait  que  la
         mort a son  adéquation  parfaite,  exacte en cet
         autre terme, la naissance.  Entre ces deux  pôles,
         naissance et  mort,  oscille toute l'existence,  en-
         chaînement de  phénomènes  visibles sur  lesquels
         il nous est  permis d'étayer  un raisonnement  et de
         bâtir nos déductions.
           De la naissance à la  mort, traçons  une  ligne
         droite,  et aussitôt nous constatons  qu'au  delà do
         ces deux limites elle  peut  être indéfiniment  pro-
                                   ~
                                            ~
         longée.
           Avant le  point initial,  la  naissance,  il  y  a un
         passé.  Les  temps  sont finis où on attribuait à un
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