Page 132 - Lermina, Jules (1839-1915). Science occulte, magie pratique, révélation des mystères de la vie et de la mort. 1890.
P. 132
118 MAGIEPRATIQUE
pas nous-mêmes, voilée qu'elle est à nos propres
yeux par les illusions de la forme et les mirages
de la pensée, incessamment métamorphosée «
— Connais-toi toi-même, disait l'antique
sagesse. ,
Et en ce peu de mots, elle posait le vrai pro-
blème. Qui sait au juste ce qu'il est? JsTe luttons-
nous pas chaque minute, moi que nous sommes,
à
contre un autre moi, obscur, latent qui nous
résiste et cherche à nous dominer.
Au milieu des luttes qui lui impose la néces-
sité vitale, l'homme ne parvient pas à s'abstraire
des contingences assez nettement pour parvenir
à la connaissance de ce qu'il est réellement.
Entre les divers moi dont je me sens composé,
quel est le véritable moi ? *
La résurrection adéquate à la vie ! mais qu'on
y songe ! Avec ressouvenir des états passés !E
Retrouver éternellement le souvenir des douleurs
ressenties et des injustices subies! Est-ce donc là
ce que nous pouvons souhaiter, inventer, alors
que la moitié de notre vie se passe à tenter d'ou-
blier le mal qu'on nous a fait ou que nous avons
fait aux au très! Pourquoi cette mémoire ne s'alla-
cherait-elle qu'aux souvenirs heureux ! Et encore
est-il donc pour nous tant de souvenirs heureux
qu'ils puissent remplir une éternité ?
L'absurdité éclate.
Et alors la logique sèche prétend avoir substi-
tué à ces illusions mauvaîsesùne réalité meilleure»
l'anéantissement final} décisif) tout de l'homme