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Fragilisation extrême du service public hospitalier, notamment des services

               de  réanimation,  manque  de  respirateurs,  absence  de  stock  suffisant  de
               masques  et  de  gel  hydro-alcoolique,  retard  dans  la  diffusion  des  gestes

               barrières, multiples injonctions paradoxales, déficit de programmation de la
               production de tests, incapacité à organiser une campagne de                 dépistage de
               masse  permettant  de  réduire  le  confinement  aux  personnes  malades,

               stratégie de déconfinement incertaine… le bilan provisoire de la gestion de
               la crise sanitaire en France est absolument désastreux. La comparaison avec
               un pays de développement équivalent tel que l’Allemagne est accablante :

               au  20  avril  2020,  on  enregistre  en  effet  provisoirement  près  de  20 000
               décès  du  Covid  19  en  France  pour  une  population  de  65  millions
               d’habitants, soit plus de 4 fois plus qu’en Allemagne - 4500 décès - malgré

               sa population plus élevée - 83 millions d’habitants. Soit un taux officiel de
               mortalité du Coronavirus près de 6 fois plus important en France qu’outre-

               Rhin  où  les  capacités  de  réanimation  hospitalière  et  les  campagnes  de
               dépistages systématiques ont permis de sauver des milliers de vies. Preuve
               supplémentaire, s’il en fallait une, que la plupart des décès en France sont

               donc  bien  directement  imputables  aux  plus  grandes  insuffisances  des
               politiques de santé publique du pays.



                La  pandémie  catalyse  une  crise  économique  et  financière
                   structurelle à l’issue incertaine


               Les économistes les plus liés à l’ordre social dominant ont d’abord perçu la
               crise économique qui frappe simultanément l’ensemble des Etats comme un
               simple  phénomène  conjoncturel  engendré  par  une  épidémie  qui  met  à

               l’arrêt, brutalement mais momentanément, une partie de la production et
               impacte négativement les différentes composantes de la demande adressée
               aux entreprises – chute des exportations, vive contraction de la demande

               des  ménages,  paralysie  de  l’investissement.  De  fait,  la  récession  de  très
               grande ampleur qui frappe l’économie mondiale a bien été déclenchée par
               un  double  choc  négatif  d’offre  et  de  demande  lié  à  l’épidémie  et  aux

               mesures  de  confinement  qui  frappent  l’économie  réelle.  Les  marchés  de
               matières  premières  ont  subi  de  plein  fouet  ce  double  choc  qui  a  déjà

               provoqué un effondrement des revenus des pays exportateurs de pétrole.
               De même, l’allongement de la durée des mesures de confinement a étiré des
               logiques récessives et a eu des effets cumulatifs :  le blocage des « chaines


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