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108 FESPACO/BLACK CAMERA/INSTITUT IMAGINE 12:2
consommateurs africains. Bien qu'il ait finalement désespéré de gagner de
l'argent avec ses projections itinérantes, il a été encouragé par l'enthou-
siasme du public pour ce nouveau média .
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Platje est l'une des nombreuses personnes qui ont reconnu la po-
pularité potentielle des films en Afrique. Pendant et après la Première
Guerre Mondiale, le ministère britannique des colonies a reçu plusieurs de-
mandes d'entrepreneurs désireux de construire des salles de cinéma dans
les colonies africaines. Toutes ces demandes semblent s'être soldées par un
échec, et elles fournissent une preuve pathétique de l'ignorance de ces
hommes d'affaires concernant les conditions sur le continent. L'une des pre-
mières demandes émanait de l'Anglo-African Cinema Company, qui a cessé
ses activités lorsqu'elle s'est retrouvée à court d'argent et que son agent en
Afrique a été frappé d'incapacité pour cause de maladie.
En Europe et en Amérique, la transition du cinéma itinérant à la
création de salles statiques a été relativement courte. En Afrique, ce chan-
gement s'est opéré sur une période beaucoup plus longue . Les salles de
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loisirs qui projetaient initialement des films se sont transformées périodi-
quement en bioscopes de facto, la projection de films devenant plus popu-
laire que d'autres événements.
Les compagnies minières qui ont commencé à projeter des films dans leurs
installations pendant la Première Guerre Mondiale ont, dans les années
1950, construit des salles de cinéma en reconnaissance de l'importance du
bioscope dans la vie culturelle de leurs mineurs. Outre ces bioscopes en
pleine évolution, des bâtiments ont progressivement été érigés dans de nom-
breuses villes dont la seule fonction était de montrer des films commer-
ciaux. La première de ces structures construites spécifiquement pour
projeter des films pour les africains est apparue en Afrique de l'Ouest dans
les années 1920 .
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