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Férid boughedir (4 ème à partir de la gauche) et d’autres cinéastes à une réunion du FESPACO. 1972.
Photo FESPACO
montré les faiblesses de la nationalisation totale. (Trop de gouvernements
ont considéré le « septième art » comme un instrument de propagande et
n'ont financé que des films à la gloire du gouvernement). Les producteurs
de films demandaient maintenant un équilibre entre les entreprises contrô-
lées par l'État et les entreprises privées. L'État aurait le contrôle du marché
de la distribution et le vote de lois protectionnistes en faveur de la produc-
tion nationale - avant tout de « type culturel ». Les producteurs privés (c'est-
à-dire, le plus souvent, les producteurs de films eux-mêmes) auraient la
liberté de choisir les sujets, dans un système qui garantirait leur perte fi-
nancière.
Maintenant que les gouvernements ont commencé à freiner les ap-
pétits des fournisseurs de films étrangers, les producteurs de films vou-
draient se détacher d'une protection étatique qui serait trop omniprésente.
Leur nouveau credo est le suivant: le cinéma doit être financé non pas par
les budgets de l'Etat mais par l'argent du cinéma. Quel argent du cinéma?
Celui qui est dépensé chaque jour par des millions de spectateurs pour voir
des films étrangers souvent très mauvais, et dont une partie, les impôts, doit
légitimement revenir à la production cinématographique locale.