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Michael T. Martin, Samba Gadjigo & Jason Sylverman/ Solidarité médiatisée 559
poule dans sa tête. Quelqu’un qui a eu un moment eurêka grâce aux histoires
et qui est devenu le type de citoyen africain que Sembène voulait cultiver. Et
Samba est revenu pour veiller à ce que les histoires soient racontées et pour-
suivies. Il y a une belle chaîne organique d’influences dans le film. C’est ce
qui était intéressant pour moi. Et je révélerai qu’il y a des personnes proches
de Sembène qui se sentent propriétaires de cette histoire.
MTM : Parce qu’ils y sont investis ?
JS : Oui, mais aussi parce que c’était un grand homme et que les gens voulaient
être proches de lui. Chaque fois que nous projetons le film, quel que soit le
cadre, quelqu’un dans le public qui a eu une sorte de rencontre avec Sembène
ou son œuvre se lève et témoigne. Des gens, comme Samba, dont les yeux ont
été ouverts par lui, ou par l’un de ses livres ou films.
SG : A travers les générations.
Js : Nous avons projeté le film à Berkeley la semaine dernière, et la moitié des questions-
réponses portaient sur le fait que « j’ai rencontré Sembène » ou que « j’ai vu son travail et
cela m’a ouvert les yeux ». La même chose s’est produite hier lors de la projection à
Minneapolis. Et Samba est...
SG : La voix.
Photo 10. Sembène avec son fils, Alain. Capture d'écran par l'auteur.

