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Michael T. Martin, Samba Gadjigo & Jason Sylverman/ Solidarité médiatisée 575

JS : Qui était le premier assistant d’Eisenstein.

SG : Et j’ai fait le film Mother [1906] de Maxim Gorky . Cependant, comme
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Jason l’a expliqué plus tôt, Sembène était en quête de ce qu’il appellerait « un
cinéma africain authentique » qui tiendrait un miroir devant les gens, plutôt
que de les endoctriner.

MTM : Sa position et son approche rompent-elles avec l’esthétique et l’ortho-
doxie marxistes ?

SG : Sembène considère le marxisme comme un instrument d’analyse appliqué
aux spécificités et aux circonstances historiques d’une société.

MTM : Et un projet de changement social ?

SG : Eh bien, certainement. Je veux dire qu’il disait que le seul choix idéolo-
gique qui favorisait le progrès africain était le socialisme. Ses films ne visaient
pas seulement à combattre les formes néocoloniales de domination et d’exploi-
tation; ils appelaient également à la justice sociale au sein des pays dirigés
par la classe politique des élites africaines.

MTM : Pour en revenir à la remarque précédente sur la bourgeoisie africaine
que Fanon condamne dans Les misérables de la terre et que Sembène dénonce
si puissamment dans Xala…

SG : Et puis la troisième phase du projet de Sembène était de construire la so-
lidarité entre les africains.

JS : Il semble que sembène était plus un pragmatique qu’un idéologue et que,
si la théorie marxiste pouvait faire l’affaire, alors elle ferait l’affaire.

SG : Oui, il était très pragmatique et son principal objectif n’était pas idéolo-
gique, mais plutôt d’élever et de soutenir l’Afrique. Plus tard, il démissionnera
du parti communiste français, comme Aimé Césaire , et plus tard Richard
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Wright, qui en 1952 a démissionné du parti communiste américain.
MTM : Sur la Hongrie ?

SG : Je ne sais pas. Pour Césaire, il a conclu que, qu’ils soient communistes
ou capitalistes, les deux étaient dérivés des idéologies occidentales et incapables
de répondre aux besoins de leurs propres sociétés. Une célèbre lettre de Césaire
à maurice Thorez , secrétaire général du Parti Communiste français, explique
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