Page 99 - Livre2_NC
P. 99

90                       FESPACO/BLACK CAMERA/INSTITUT IMAGINE 12:2

             Le commissaire Ferguson (Martin Walker) est envoyé pour le relever.
             Mais avant qu'il ne parte en congé, Bosambo (Paul Robeson), un ancien
             détenu libérien qui s'est officieusement manipulé pour devenir le chef des
             Ochori,  vient  de-  mander  l'approbation  officielle  de  Sanders.  Sanders,
             jouant le rôle du père bienveillant, confère officiellement à Bosambo le titre
             de chef des Ochori après l'avoir réprimandé pour son comportement vilain.
             Dès que  Sanders  part  en permission, les gin et  gunrunners,  Farini
             (Marquis de Portage) et Smith (Eric Maturin), répandent la rumeur que
             Sanders  est mort.  Ferguson, sentant que les choses se préparent, part en
             mission de paix dans le pays  du  vieux  roi,  où  il  est  assassiné  par  le  roi
             Mofalaba  (Tony  Wane).  Mofalaba,  qui  a  été  irrité  par  l'audacieuse
             obstruction de Bosambo à ses raids d'esclaves  dans  les  groupes  ethniques
             voisins, prépare son élimination maintenant que son maître et protecteur blanc,
             Sanders, est hors d'état de nuire, en enlevant Lilongo (Nina Mae McKinney),
             la femme de Bosambo, pour attirer ce dernier dans  son piège. Bosambo
             tombe dans le piège et est capturé. En apprenant tous ces développements,
             Sanders, qui attendait un moment propice pour traduire le roi  Mofalaba en
             justice, remonte le fleuve Zaïre, à bord de son bateau à vapeur et arrive juste à
             temps pour libérer les captifs. Le film se termine avec le roi Mo- falaba tué et
             Bosambo installé à sa place.

                       Comme nous l'avons déjà dit, l'une des raisons du succès de Sanders
             of the River tient au choix du sujet : les problèmes d'un administrateur colonial
             archétypal, surtout s'il a servi en Afrique. Ce choix de thème et de caractérisation
             a contribué à renforcer le récit, et je vais donc commencer mon analyse par
             l'examen de son personnage central, le commissaire Sanders.  Richards et
             Aldgate affirment que :
                les caractéristiques que Sanders incarne sont tout à fait conformes aux critères ef-
                fectivement employés pour sélectionner les administrateurs coloniaux. De 1910 à
                1947 (à l'exception de la période de la Première Guerre Mondiale), la sélection a
                été pratiquement contrôlée par un seul homme, Sir Ralph Furse. Furse sélectionnait
                ses  hommes  spécifiquement  sur  la  base  de  leur  caractère  et  les  recrutait
                principalement dans les écoles publiques  .
                                                 51

                       Furse lui-même est célèbre pour avoir déclaré que sans le calibre
             d'hommes comme Sanders, la Grande-Bretagne n'aurait pas été capable de
             diriger un si vaste empire avec un petit groupe d'hommes. De plus, il a ob-
             servé qu’« en Angleterre, les universités forment l'esprit ; les écoles pu-
             bliques forment le caractère et enseignent le leadership  ». De leur côté,
                                                                52
             Richards et Aldgate affirment que « l'école publique enseignait le devoir
   94   95   96   97   98   99   100   101   102   103   104