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90 FESPACO/BLACK CAMERA/INSTITUT IMAGINE 12:2
Le commissaire Ferguson (Martin Walker) est envoyé pour le relever.
Mais avant qu'il ne parte en congé, Bosambo (Paul Robeson), un ancien
détenu libérien qui s'est officieusement manipulé pour devenir le chef des
Ochori, vient de- mander l'approbation officielle de Sanders. Sanders,
jouant le rôle du père bienveillant, confère officiellement à Bosambo le titre
de chef des Ochori après l'avoir réprimandé pour son comportement vilain.
Dès que Sanders part en permission, les gin et gunrunners, Farini
(Marquis de Portage) et Smith (Eric Maturin), répandent la rumeur que
Sanders est mort. Ferguson, sentant que les choses se préparent, part en
mission de paix dans le pays du vieux roi, où il est assassiné par le roi
Mofalaba (Tony Wane). Mofalaba, qui a été irrité par l'audacieuse
obstruction de Bosambo à ses raids d'esclaves dans les groupes ethniques
voisins, prépare son élimination maintenant que son maître et protecteur blanc,
Sanders, est hors d'état de nuire, en enlevant Lilongo (Nina Mae McKinney),
la femme de Bosambo, pour attirer ce dernier dans son piège. Bosambo
tombe dans le piège et est capturé. En apprenant tous ces développements,
Sanders, qui attendait un moment propice pour traduire le roi Mofalaba en
justice, remonte le fleuve Zaïre, à bord de son bateau à vapeur et arrive juste à
temps pour libérer les captifs. Le film se termine avec le roi Mo- falaba tué et
Bosambo installé à sa place.
Comme nous l'avons déjà dit, l'une des raisons du succès de Sanders
of the River tient au choix du sujet : les problèmes d'un administrateur colonial
archétypal, surtout s'il a servi en Afrique. Ce choix de thème et de caractérisation
a contribué à renforcer le récit, et je vais donc commencer mon analyse par
l'examen de son personnage central, le commissaire Sanders. Richards et
Aldgate affirment que :
les caractéristiques que Sanders incarne sont tout à fait conformes aux critères ef-
fectivement employés pour sélectionner les administrateurs coloniaux. De 1910 à
1947 (à l'exception de la période de la Première Guerre Mondiale), la sélection a
été pratiquement contrôlée par un seul homme, Sir Ralph Furse. Furse sélectionnait
ses hommes spécifiquement sur la base de leur caractère et les recrutait
principalement dans les écoles publiques .
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Furse lui-même est célèbre pour avoir déclaré que sans le calibre
d'hommes comme Sanders, la Grande-Bretagne n'aurait pas été capable de
diriger un si vaste empire avec un petit groupe d'hommes. De plus, il a ob-
servé qu’« en Angleterre, les universités forment l'esprit ; les écoles pu-
bliques forment le caractère et enseignent le leadership ». De leur côté,
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Richards et Aldgate affirment que « l'école publique enseignait le devoir