Page 16 - 6 Dictionnaire Généalogique Nakam_Neat
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L’Algérie
1. L’Algérie antique
Dès la fin du IIème millénaire avant J.-C., les Phéniciens établissent des escales et des bases
portuaires dans le Maghreb central. Après la fondation de Carthage par des Tyriens
(814-813avant J.-C.), les rivages de l’Algérie passent sous la domination des Carthaginois,
qui y fondent des établissements et se contentent d'entretenir dans l'intérieur du pays les
fi fout s:i,·oir :
rivalités des chefs numides (ou berbères) et de soutenir ceux qui reconnaissent la suzeraineté
que le pays qui se nomme aujourd'hui l'Algérie n'était pas
de Carthage. C'est la même politique que suit Rome romaine. Octave fonde des colonies en
tn u;o. 2 l':urivée des Fnnçai , un Et.1t comme l'tt;1icnt le M:a.roc
Mauritanie, mais ce territoire n'est annexé qu'en 42 après J.-C., et divisé en Mauritanie
tt b Tunisie j
que ce poys se componit ,lors d'un ensemble de tribus sons
Césarienne (autour de Cherchell et Moulouya). L'administration impériale assure dès lors
aucun lien entre elles ;
une grande prospérité au pays, qui se romanise et se christianise (→Afrique Romaine). En
que ces tribus éc~icnt même animtts les une-S envers les autres
429, les Vandales se rendent maîtres du pays, mais, en 533, ils sont refoulés par les
d'une hostilité que 1~occupant turc ;a\'ait pris bien soin d'entretenir,
de cnintc qu'une même haine pût les unir contre lui;
Byzantins dont l’autorité, lointaine et fragile, ne résistera pas à la pression arabe.
que le sentiment de patrie ét2.it, chti. CC$ populnions, couic•
2. L’Algérie musulmane
m<nt ignoré ·
La conquête par les Arabes du territoire connu aujourd'hui sous le nom d'« Algérie » fait bloc
que cc pays n\n·:.1it même p:as de nom. CO
avec celle de la Tunisie et du Maroc. La chevauchée jusqu'au Maroc des troupes d'Uqba ibn
(]) Parce que, si étrange nue celo p:u-atue, J'.t.lsérl n'a
QUC l l millions d'bectarca de terres cutu,•ables : 11 mllliona
Nafi (682) ne réduit pas la résistance des Berbères soutenus par les Byzantins, qui réoccupent Famille juive d' lgérie - (gravure sur acier)
d'bectnrea sur 220 mtlllons, Uno proportion de 6 %,
Carthage, mais ces succès restent temporaires. Les Arabes foncent vers l'ouest, et le Maghreb le 2èm siècle avant Christ, les Phéniciens
(2) A Doufnrtk, en quatre ans, de 1837 à 1840, on compte
juifs qui y font
331 colons décédés •ur 4 50.
entier est soumis dans les premières années du VIIIe siecle. commerce.
(3) C'est une erreur de croire qu'une convoralon de ee VI•
gnoble on cultures de c(,réales améliorerait la altuatlon allmon-
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( taire, C•s terres seraient-elles même dlstrlbuées i;ratultemeot Il
L'islamisation du pays semble presque achevée vers les années 710-720. L'arabisation, elle, est moins rapide et moins profonde. Le pays,
de petits exploitants, que leur production en ci\r~ales .. ,att loin
d'atteindre chaque année la rnlcur de vingt milliards de franco
théoriquement soumis à Kairouan, capitale de l'Ifriqiya où se succèdent sans cesse les gouverneurs, et où les Arabes doivent constamment
Qu'elles assurent actuellement ,oua forme de salaires.
lutter contre les révoltes berbères, se morcelle en émirats plus ou moins indépendants. Le califat des Omeyyades, en proie à ses propres
(4) Le nom d'Algérie date d'une ordonnance de 1 42.
révoltes en Orient, se désintéresse de cet émiettement. Tahert (Tiaret), en Oranie, devient vers la fin du VIIIes. La capitale de la dynastie des
Rustémides, qui règne sur les Hautes Plaines de l'Ouest algérien et s'oppose à l'émirat aghlabide par ses caractères ibadite (courant kharidjite
modéré), nomade et non arabe. Contre l'ennemi commun de Kairouan, l'imam de Tahert passe une alliance avec l'émir omeyyade de
Cordoue, dont il reconnait la suzeraineté.
2.1. Les Fatimides
Au début du IX siècle, les Rustémides tombent sous les coups des Fatimides dynastie chiite ismaélienne, fondée
par Ubayd Allah qui succède aux Aghlabides en Ifriqiya. Les Fatimides étendent leur pouvoir, mais ne bénéficient
auprès des populations berbères que du soutien, fragile, des Kutamas (Liés au Sanhadjas et doivent affronter les
révoltes à Constantine et à Tahert. En 944, éclate dans l'Aurès des troubles plus graves encore avec l'insurrection
fiomentée par le kharidjite Abu Yazid (« l'homme à l'âne »). Kairouan est occupée et Mahdia ,capitale des
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Fatimides, menacée, mais les Berbères de Miliana envoient des renforts, et les Fatimides
matent la révolte (947). L’Algérie leur est soumise jusqu'à Miliana et l'Oranais leur appartient pour un temps.
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Après leur installation en Égypte (969), ils confient l'Ifriqiya à la dynastie berbère des Zirides L'émiettement
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estdès lors à nouveau consommé. Au début du X siècle, Hammad, oncle du souverain ziride Badis, reçoit en fief
la région au sud de Bougie et, pour lutter contre ses cousins de Tunisie, renie l'allégeance fatimide et reconnaît la
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suzeraineté abbasside. Les Zirides d'Ifriqiya ayant également rompu avec les califes du Caire en 1052, font sur les
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royaumes ziride et hammadide l'invasion bédouine déclenchée par les Fatimides mécontents de leurs vassaux et
connue sous le nom d' « invasion hilalienne ». Les Banu Hilal , puis les Banu Sulaym envahissent le pays Les
Hammadides quittent la Qala des Banu Hammad quittent leur capitale, et se réfugient à Bougie, sur la côte
(1090-1091). Les Berbères sont repoussés dans les montagnes pauvres. Cette arabisation triomphante est un fait
capital de l'histoire du Maghreb. Le nomadisme envahissant fait des terres de culture des terrains de parcours, et
accentue la dégradation économique et sociale de l'Afrique du Nord. La vie urbaine se réfugie sur le littoral et
dans quelques grandes villes de l'intérieur.
2.2. Almoravides contre Almohades
À l'ouest, cependant, les succès de la dynastie berbère des Almoravides sont allés en se multipliant. Tlemcen,
l'Oranais, l'Ouarsenis sont sous sa sujétion. La Kabylie est épargnée. Mais le futur Almohade, Ibn Tumart, fait son
apparition, vers 1120, à Constantine, à Bougie. Il rencontre Abd al-Mumin, avec lequel il part pour le Maroc
combattre la dynastie almoravide qui en est chassée en 1147-1148. Abd al-Mumin, successeur d'Ibn Tumart et
premier calife de la dynastie des Almohades, conquiert le Maghreb central et l'Ifriqiya : prises d'Alger, de Bougie,
de la Qala des Banu Hammad, victoire sur les Banu Hilal près de Sétif, etc. Ses succès sur les Normands, qui
tiennent plusieurs ports, réalisent temporairement l'unité du Maghreb. Mais les Banu Ghanya, une branche
almoravide installée aux Baléares, débarquent à Bougie en 1184. Alger, Miliana, la Qala sont prises, Constantine
est assiégée. Les Arabes Banu Sulaym les rejettent vers l'est et les placent sous leur domination. Là, ils sont
vaincus par les Almohades, qui font de la Tunisie une vice-royauté ; ce sera le noyau initial de la dynastie hafside
dont dépendra l'est algérien, cependant qu'à l'ouest, l'émir de Tlemcen fonde un royaume du Maghreb central, le
royaume des Abdalwadides.
Cette dynastie lutte contre les Almohades, puis s'allie avec eux contre les Marinides Ils sont plusieurs fois vaincus et Tlemcen subit un siège
terrible de la part des Marocains, mais résiste jusqu'au bout (1299-1307). Les Abdalwadides tentent d'assiéger Bougie, mais les Marinides
s'emparent de Tlemcen à deux reprises (1337-1348/1352-1359) et du Maghreb central.
L'anarchie s'installe en Algérie, dont les Marinides du Maroc et les Hafsides de Tunis se disputent la possession.