Page 17 - 6 Dictionnaire Généalogique Nakam_Neat
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3. L'Algérie, ottomane
L’Algérie n'acquiert pas une certaine unité politique qu'avec l'arrivée, en 1514, des
corsaires turcs, Baba Arudj et Khayr al-Din (les frères Barberousse). En 1518, Khayr al-
Din place l'Algérie sous le protectorat de Selim Ier, sultan de Constantinople. Ainsi
protégé, le nouvel État, qui est rattaché à l'Empire ottoman en 1533 et qui est réduit au
rang de régence en 1587, se livre à la piraterie en Méditerranée, ce qui lui procure
d'importantes ressources en butin et en esclaves, malgré les expéditions de Charles Quint,
puis de Louis XIV.
Le pacha d'Alger est nommé par le sultan, mais son autorité est partagée avec celle de
l'agha élu par un dey. En 1711, le dey s'arroge l'autorité. À l'intérieur du pays, les beys
administrent et perçoivent les impôts.
L'établissement de la France en Algérie (1830-1870)
A partir du milieu du XVIIIe s.
L'origine de l'intervention française remonte à de difficiles pourparlers engagés en 1826
au sujet du règlement d'une créance des commerçants israélites, algériens Busnach et
Bacri, qui, en 1798, avaient cédé du blé à la France. Les rapports entre le gouvernement
français et le dey d'Alger, personnellement intéressé à ce règlement, s'enveniment bientôt,
au point qu'en 1827 ce dernier frappe d'un coup de son éventail le consul français Deval.
À la suite d'autres incidents (bombardement par les forts d'Alger du navire français
Provence en 1829), et malgré l'opposition de l'Angleterre, Charles X et Polignac, soucieux
de créer une diversion à de nombreuses difficultés intérieures, se décident, en janvier
1830, à entreprendre une action militaire en Algérie.
Le protectorat ottoman Les étapes de l'occupation française en Algérie
Les 36 000 hommes du général de Bourmont, transportés par les vaisseaux de l'amiral
Duperré,débarquent à Sidi-Ferruch du 14 au 16 juin. Ayant repoussé les Turcs, qui
occupent la région au nom de la Porte (gouvernement ottoman), et avec 40 000
cavaliers rassemblés par Ibrahim, gendre du dey, les Français s'emparent d'Alger, où le
dey capitule le 5 juillet.
3.1. L'occupation restreinte
Louis-Philippe se borne d'abord à une occupation restreinte. Les généraux Clauzel, Savary,
Berthezène, Voirol et Drouet d'Erlon, qui se succèdent pendant cinq ans, sans grands moyens ni
directives, se contentent d'occuper Alger et ses environs, Oran, Bône et Bougie. Pour augmenter ses
effectifs, le commandement met sur pied des formations nouvelles : zouaves, légions, spahis,
tirailleurs, chasseurs, etc., tandis que les bureaux arabes s'établissent En 1832, cependant, deux chefs
arabes, Abd el-Kader, émir de Mascara , et le bey de Constantine Hadjdj Ahmad, se dressent contre Prise d'Alger par les Français le 5 juillet
1830
les Français ; ceux-ci tentent d'abord de négocier et, par le traité du 26 février 1834, Desmichels
reconnaît l'autorité d'Abd el-Kader sur l'Ouest algérien.
,r514 Mais le général Trézel prend sous sa protection des tribus que l'émir considère comme relevant de son autorité :
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Abd el-Kader reprend la lutte et écrase la colonne Trézel à la Macta (1835) À la suite de cet échec, la France
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envoie des renforts ; Clauzel et le duc d'Orléans enlèvent Mascara, mais échouent devant Constantine. Alger
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·• p,., capitule le 5 juillet 1830.
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,, Chargé de neutraliser Abd el-Kader, Bugeaud négocie le traité de la Tafna (1837), qui reconnaît au chef arabe
T~~~Sl" l'autorité sur tout le pays, sauf les ports et les villes côtières. Cependant, à l'est, les Français portent leurs efforts sur
Constantine, qui est enlevée par Valée le 13 octobre 1837. Mais Abd el-Kader, en deux ans, organise une véritable
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armée, forte de plus de 50 000 hommes, et, après s'être assuré de l'appui du sultan du Maroc, déclare la guerre à la
turcp,rmantnt France le 18 novembre 1839 et pousse une pointe sur Alger.
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Abd el-Kader vers 1835
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3.2. La conquête
La France se décide alors à la conquête. C'est l'œuvre de Bugeaud, nommé
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gouverneur de l'Algérie en 1840. Disposant de 100 000 hommes, dont il adapte
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m• l'organisation aux impératifs de la mobilité, Bugeaud entre-prend, par les
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incessantes attaques de ses colonnes mobiles, de refouler Abd el-Kader vers le
désert. Dès 1841, toutes les places de l'émir sont conquises, et, en 1843, sa smala
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est détruite par le duc d'Aumale, à Taguin. Chassé d'Algérie, Abd el-Kader se
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réfugie au Maroc, où il est soutenu par le sultan Abd al-Rahman. celui-ci refuse
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d'expulser l'émir ; son armée est battue par Bugeaud à l'Isly (→ bataille de l'Isly,
1844), tandis que la flotte française bombarde Tanger et Mogador. Le sultan chasse
alors Abd el-Kader, qui continue la lutte pendant trois ans, massacrant notamment
les chasseurs français à Sidi-Brahim (1845), mais qui finit par se rendre à
Lamoricière, en 1847, ce qui marque la fin de la conquête.