Page 108 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Le chanvre indien, devenu tellement français
leur grossesse. Avec l’ajout du cannabis, cela tourne au sevrage
virtuellement impossible, puisque près de quatre femmes sur
cinq ne peuvent s’affranchir de cette double intoxication. Il
peut s’ensuivre : une prématurité ; une hypotrophie fœtale (plus
importante que ne le voudrait la seule prématurité) ; un retard
du développement psychomoteur de l’enfant. Quelques études
pointent un accroissement du risque de mort subite inexpliquée
du nourrisson ; de même qu’une survenue plus fréquente du
syndrome d’hyperactivité avec déficit de l’attention (HADA), ainsi
qu’une vulnérabilité accrue au développement de toxicomanies à
l’adolescence.
Sachant désormais tout cela, on est légitimement exaspéré par
les efforts que certains déploient pour obtenir la dépénalisation
et même la légalisation du cannabis. De telles dispositions ne
manqueraient pas de faire exploser la diffusion de cette drogue, à
l’instar de celles de l’alcool et du tabac. Parmi leurs subterfuges,
il en est un, récurrent, qui consiste à déguiser le cannabis en
médicament.
Le subterfuge du cannabis médicament
Sous des pressions idéologiques, dans une démarche
apparemment concertée avec d’autres menées visant à la
dépénalisation du cannabis (préalable à sa légalisation), par une
évidente démagogie, le ministère de la Santé (madame Marisol
Touraine) vient, après le désastreux signal de l’autorisation des
« salles de shoot » pour les toxicomanes, de prendre un décret
autorisant le cannabis à des fins thérapeutiques. Les lobbies
prônant la légalisation du cannabis sont à la manœuvre, en
France comme dans de nombreux pays ; ils ont obtenu gain de
cause dans quelques-uns d’entre eux ; soit par l’autorisation du
recours au cannabis à des fins thérapeutiques, soit en obtenant
la dépénalisation de l’usage ludique du cannabis, soit même la
légalisation de cette drogue (Uruguay et récemment quelques
États des USA et le Canada). Ce sont trois stades successifs d’une
même démarche. En France, quelques addictologues avancent
à visage découvert ; ils se font tonitruants dans chacune de
ces strates en vue de sa légalisation. C’est le cas de l’ANPAA,
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