Page 110 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                               Le chanvre indien, devenu tellement français



                 bénéfices/risques sont désormais insuffisants. Logique, cohérence,
                 sérieux,  rigueur, prudence, science,  recours aux experts  et  aux
                 données épidémiologiques semblent avoir déserté sur ce sujet la
                 santé publique.
                   Peu de temps après la parution  de ce décret,  un premier
                 « médicament  » associant  dans un spray du  THC à un autre
                 cannabinoïde  (le  cannabidiol),  a  obtenu,  de l’agence nationale
                 de sécurité du médicament (ANSM) l’autorisation de mise sur le
                 marché (AMM). Pour accorder cette autorisation, l’agence a eu
                 recours à une commission aux membres nouvellement nommés
                 (dont beaucoup d’entre eux ont un parcours scientifique modeste
                 en matière de pharmacologie/thérapeutique) ; elle ne comporte plus
                 beaucoup d’enseignants-chercheurs éminents. Cette commission
                 s’est, par exemple, privée des représentants notoires que lui
                 désignaient antérieurement  l’Académie  de médecine, ainsi que
                 l’Académie de pharmacie. Cette commission a fonctionné avec
                 une célérité inhabituelle, pour accorder cette autorisation de mise
                 sur le marché. Ce « médicament » revendique pour indication :
                 les  spasmes  douloureux  survenant  chez  des  patients  victimes
                 de sclérose en plaques.  J’ai  tenté  d’apporter  mon éclairage
                 pharmacologique aux membres de cette commission, adressant à
                 chacun d’eux, à l’adresse de l’ANSM, un long document visant
                 à  relativiser  l’enthousiasme  que  certains  s’appliquaient  à  faire
                 naître. Ce document développait des arguments toxicologiques
                 et pharmaco-thérapeutiques, c’est-à-dire les principaux, sinon les
                 seuls, qui auraient dû bâtir la décision ministérielle. Un mois après
                 la réception par l’ANSM du paquet comportant mes lettres, cette
                 agence me l’a retourné, m’indiquant que je devais envoyer moi-
                 même chaque lettre à l’adresse de chaque destinataire ; ce que je
                 fis aussitôt mais, au cours de ce mois d’attente de mon courrier
                 dans les locaux de l’ANSM, cette commission avait délibéré…
                   Sous l’angle strictement qualitatif, le principe actif majeur du
                 cannabis, le tétrahydrocannabinol (THC) est susceptible d’agir sur
                 trois composantes pathologiques de la SEP :
                 - par son effet immunodépresseur, il pourrait diminuer l’agressivité
                  du processus auto-immun, qui fait malencontreusement fabriquer
                  à l’organisme des anticorps dirigés contre la gaine de myéline


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