Page 184 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                              Morphiniques et médicaments de substitution



                 comprimés  sublinguaux  de Subutex . Il s’agit donc d’une aide
                                                    ®
                 au détournement de ces comprimés sublinguaux dont le principe
                 actif  est mis en solution pour l’injecter  par voie intraveineuse.
                 Voilà donc ce « médicament », commercialisé, remboursé, pour
                 permettre  à  l’héroïnomane  de  rompre  avec  son comportement
                 injecteur et réduire les risques associés, qui se trouve maintenant
                 injecté par voie intraveineuse, dans le silence assourdissant des
                 « addictologues patentés ». On ne manquera pas de voir accueillis
                 dans les « salles de shoot », des patients apportant leur Subutex .
                                                                              ®
                 Encore un effet collatéral de « la réduction des risques », devenu
                 l’alpha et l’oméga d’addictologues portant des œillères.

                 Évoquons, pour les contester, les arguments avancés par les
                 partisans des « salles de shoot »

                   «  Ces salles permettraient de réduire les risques de
                 contamination associés au prêt entre toxicomanes de leur
                 matériel d’injection. »
                   La politique mise en place pour prévenir le prêt des matériels
                 d’injection fonctionne bien depuis plus de 20 ans ; ces partisans
                 des salles de shoot redécouvrent l’eau tiède.
                   Les toxicomanes accueillis dans ces salles de shoot avec un long
                 passé de toxicomanie, seraient contaminés de longue date s’ils ne
                 s’étaient interdits, depuis le début de leur pratique d’injection,
                 des prêts de seringues. On ne peut imaginer que, dans l’esprit des
                 promoteurs de ces salles de shoot, elles soient conçues comme
                 des cours préparatoires (CP) à l’injection des drogues, accueillant
                 des novices pour leur enseigner l’art de s’injecter  proprement
                 leurs drogues. Les contaminations  virales déjà évoquées étant
                 désormais principalement d’origine sexuelle, les salles de shoot
                 n’y changeraient rien ; elles n’empêcheraient pas qu’au sortir de
                 celles-ci, sous l’empire de la drogue qu’ils viennent de s’injecter
                 ou que l’on vient de leur injecter, les toxicomanes ne se livrent
                 sans préservatifs à des ébats sexuels.


                   Ces salles amélioreraient le confort de ces injections.
                   De fait, actuellement, ces injections sont souvent réalisées à la
                 sauvette, dans des conditions inconfortables, sous un porche, au


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