Page 180 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                              Morphiniques et médicaments de substitution



                 méthadone leur stimulation est intense, à l’égale de celle opérée
                 par la morphine ou l’héroïne, tandis qu’avec la buprénorphine elle
                 est d’un niveau moindre (d’environ 40 %, agoniste partiel).
                   En toute logique pharmacologique, la substitution de l’héroïne
                 devrait débuter par la méthadone, en recherchant la plus faible
                 dose qui prévient chez le patient les manifestations d’abstinence et
                 qui, ainsi, lui rend presque imperceptible le changement du produit
                 (héroïne/morphine vs. méthadone) qui stimule ses récepteurs µ.
                 Cette  dose de méthadone  devrait  être maintenue  pendant une
                 durée d’autant plus longue que l’addiction serait plus ancienne. À
                 ce stade, cette substitution a seulement pour effet d’affranchir le
                 patient de son comportement injecteur. Quand cette première étape
                 paraît virtuellement réussie, les doses de méthadone devraient être
                 progressivement réduites, d’environ 30 % à 40 % (cela devrait
                 aussi s’effectuer sur une durée qui dépendrait de l’ancienneté et de
                 l’intensité de la dépendance à l’héroïne). Ce n’est que lorsque ce
                 stade est atteint, qu’il devient possible et souhaitable de substituer
                 à la méthadone la buprénorphine à haute dose (12 mg par
                 exemple). Cette buprénorphine occupe tous les récepteurs mu/μ
                 (100 % d’entre eux) mais elle ne stimule chacun qu’à hauteur de
                 60 % de sa stimulation maximale possible ; elle développe alors
                 un effet semblable à celui qui résulterait de l’occupation de 60 %
                 des récepteurs mu, stimulés d’une façon maximale (100 %) par
                 la méthadone. Exprimons d’une façon chiffrée ce passage de la
                 méthadone à la buprénorphine : la méthadone occupait 60 % des
                 récepteurs mu, qu’elle stimulait de façon maximale, i.e. à 100 % ;
                 la buprénorphine qui lui est substituée, à haute dose, occupe 100 %
                 des récepteurs dont elle stimule chacun à 60 % de la possibilité
                 d’une stimulation maximale : 60 % x 100 % = 100 % x 60 %


















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