Page 175 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France      Morphiniques et médicaments de substitution



                      Le coût du « Subu » est très élevé pour les caisses d’assurance
                   sociale ; il a été estimé à près de 200 millions d’euros ; une telle
                   dépense pour tout au mieux stabiliser les patients dépendants aux
                   morphiniques dans la consommation chronique d’un ersatz, à
                   partir duquel ils peuvent subitement repartir vers l’héroïne, avec
                   en prime de scandaleux détournements ; « réduction des risques »,
                   que d’erreurs graves, à des prix somptueux, on commet en ton nom !
                      On se sent plus à l’aise parmi ceux qui dénoncent que parmi
                   ceux qui couvrent ces dysfonctionnements et ces détournements.
                   Ce n’est pourtant pas une « partie de plaisir » que d’affronter les
                   défenseurs de ces aberrations. Il est grand temps de donner un
                   grand coup de pied dans ce nid de frelons, même en sachant que
                   le seul fait de taper du pied expose à de violentes piqures (quand
                   on a fait ce que l’on a pu, on a fait au moins une partie de ce que
                   l’on a dû).
                      Un communiqué  de l’Académie  nationale  de médecine  (30
                   juin 2015) s’est ému (avec la modération et la circonspection
                   qui  sied  à  ses  avis  documentés  et  longuement  réfléchis)  des
                   dysfonctionnements  et  des détournements  du Subutex ,  afin
                                                                           ®
                   d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce grave problème
                   sanitaire.
                      Le  but  des critiques  que  l’on  vient  d’exprimer  ne  vise  pas
                   à réclamer la suppression du « Subu » ; il n’est pas de le jeter
                   avec  l’eau  sale  dans  lequel  on le  laisse  se baigner ;  il  est  de
                   requérir,  avec  force,  que  soient  enfin  précisés  l’importance  des
                   dysfonctionnements : pratiques d’injections I.V. ; détournements,
                   avec revente à de jeunes toxicophiles ou à des réseaux mafieux ;
                   prescriptions à la chaîne, aux plus fortes doses, en négligeant
                   les problèmes somatiques et psychologiques si préoccupants des
                   héroïnomanes ; en renonçant à la décroissance des doses afin de
                   faire rompre avec les opioïdes. Il est important de se préoccuper
                   de la formation des médecins prescripteurs. Compte tenu de la très
                   lourde prise en charge somatique et psychologique de ces patients,
                   qui requiert beaucoup de temps médical, nous recommandons que
                   les praticiens qui assurent effectivement  une véritable  prise en
                   charge globale de ces patients, se voient attribuer des honoraires
                   spécifiques.


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