Page 181 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Morphiniques et médicaments de substitution
Illustration de la substitution de l’héroïne par le recours successif à la
méthadone, puis la buprénorphine à haut dosage, à posologies décroissante,
pour aboutir à l’abstinence (conf. supra).
En abscisse : l’intensité de stimulation des récepteurs opioïdes du type mu.
En ordonnée : l’échelle du temps, mal précisée, car devant être personnalisée,
en fonction de l’ancienneté et de l’intensité de l’héroïnomanie.
Le passage de la méthadone à la buprénorphine rend le traite-
ment moins contraignant ; le patient n’est plus obligé de se présenter
chaque jour au CSAPA ou à la pharmacie pour boire son sirop de
méthadone ou pour avaler sa gélule. Néanmoins cette contrainte
avec la méthadone constitue un élément d’accompagnement, de
sociabilisation, dont l’héroïnomane a un grand besoin, même s’il
s’en plaint. Avec le passage à la buprénorphine, on peut délivrer
au patient les comprimés de Subutex pour une période de 8 ou
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15 jours. On ne risque plus de surdose / d’« overdose », avec
dépression respiratoire, alors que ce risque est important avec la
méthadone.
On ne devrait pas s’arrêter là. Après avoir maintenu cette
dose de buprénorphine pendant quelques semaines, si l’état
psychologique du patient le permet alors et que l’on perçoit son
désir de rompre avec son assujettissement (ce qu’il faut prendre
le temps de susciter/d’encourager), une décroissance (lente) des
doses de buprénorphine doit être opérée, afin d’aller vers l’arrêt
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