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Auparavant dans notre ouvrage, nous avons réfléchi aux
Une procession funéraire pour un patriarche révéré et
Quelle est la similarité thématique essentielle entre l’Exode
CoNVERgENCE
CHAPITRE VIN g T -HUIT
L’ExodE à côté duquEL vous avEz faiLLi passEr réellement et commencer à le voir tel qu’il aurait pu être.
Macrocosme
Des siècles après cet épisode impliquant Joseph et son père,
il y eut un autre békhor confronté à des questions similaires.
Toutefois, cette fois-ci, il ne s’agissait pas d’une personne, mais
d’un peuple : la famille naissante qui deviendra une nation
nommée israël.
Ce békhor-nation s’est retrouvé face à un choix. Il avait
un Père dans les Cieux, demandant à Son enfant de quitter
l’égypte pour Le servir de la manière qu’Il souhaitait. À court
terme, ce Père Céleste voulait que Son békhor célèbre son
culte dans le désert durant plusieurs jours, mais au bout
du compte, Il ordonna qu’il entreprenne un voyage jusqu’à
Canaan. Il maintenait fermement que c’était en ce lieu que
s’accomplirait le destin du peuple.
Mais de nombreux obstacles s’opposèrent au békhor,
entravant la réalisation de ce voyage. Car D.ieu n’était pas le
seul à percevoir Israël comme Son enfant. Il y avait également
un autre père qui estimait, lui aussi, mériter l’allégeance de
ce peuple. Comme nous l’avons vu, le bienveillant Pharaon
du temps de Joseph avait traité celui-ci comme un fils
adoptif. Depuis cette époque, des vestiges de cette relation
ont perduré. D’une certaine manière, le trône égyptien
continua à considérer Israël comme son enfant, mais cette
relation s’était dégradée. C’était comme si le père aimant de
substitution était devenu une caricature cruelle et néfaste de
ce qu’il était. Il exigea la loyauté de son enfant, mais sans lui
prodiguer l’amour qu’un père témoigne habituellement à sa
progéniture. Le trône égyptien maltraita et asservit son enfant,
s’accoutumant brutalement à ses cris implorant miséricorde.
316 Convergence Il s’agissait donc d’un moment de vérité pour ce békhor.
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ם ִ י ָ ר ְ צ ִ מ ְ ל ה ֶ ז ד ֵ ב ָ כּ־ל ֶ ב ֵ א וּר ְ מאֹיּ ַ ו
été, il nous faut arrêter de considérer l’Exode tel qu’il fût Pour percevoir ce premier événement tel qu’il a véritablement de l’histoire, bien moins dramatique,
Dans la religion de l’égypte ancienne, on entame la vie
après la mort avec son corps physique. Toute la question
de l’embaumement d’un corps est de le préserver de la
décomposition qui finira par le transformer en poussière.
L’enterrement, par contre, consiste à faciliter et hâter le retour
du corps à son état de poussière. « Poussière tu es, et poussière
tu redeviendras ! » (genèse 3:19). Les égyptiens seraient donc
horrifiés à l’idée d’enterrer le corps de l’un des membres de
leur famille royale. Pourquoi accompliriez-vous une telle
chose ? Vous détruisez ce qui permettra au roi de vivre après
la mort !
les courtisans
Joseph s’est lui-même acculé dans un coin. En retardant
le moment de divulguer son secret à Pharaon, il n’a sans
doute fait qu’empirer la situation. S’il avait au moins parlé
immédiatement à la cour de Pharaon de l’insistance de son
père à être enterré, des mesures auraient peut-être pu avoir
été prises pour ménager l’opinion publique. on aurait sans
doute pu trouver un moyen d’annoncer la nouvelle à la
population égyptienne. Mais plus à présent. aux yeux des
égyptiens, la seule chose qui est pire qu’enterrer une personne
aimée de rang royal est de l’enterrer après l’avoir embaumée.
Agir ainsi revient en effet à se moquer de tout le processus
d’embaumement.
Donc, comment Joseph a-t-il finalement soulevé la question
du désir de son père de se faire enterrer ?
Mais de nombreux obstacles barraient la route à ce békhor Il était une fois, un békhor récemment affirmé, Joseph, Voyons cela. pas vraiment pourquoi. Il n’était pas ce
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18 Voir Ramban sur le verset 47:31.
présent à Pharaon.
au roi ce qu’il devait lui dire. Les dés sont jetés. La parole est à
Et donc, avec ces derniers mots, Joseph a enfin annoncé
spectre de l’esclavage va les engloutir.
d’Israël n’auront plus la possibilité de s’en aller. Le terrifiant
mourra, et un autre prendra sa place. Bientôt, les Enfants
pieds à l’extérieur de l’égypte. Bientôt, ce Pharaon bienveillant
générations que Joseph et les Enfants d’Israël mettront les
vont revenir ! Ce sera, effectivement, la dernière fois pour des
Joseph fait froid dans le dos : oh oui, malheureusement, ils
avec l’avantage de siècles de recul, cette dernière phrase de
son poste. Toutefois, pour le lecteur qui découvrirait ces mots,
assurer le roi que son loyal serviteur reviendrait fidèlement à
cette précision comme nécessaire, comme s’il avait voulu
résonnance plaintive. Il paraît étrange qu’il ait pu considérer
la conclusion de Joseph, « et je reviendrai », a une
avoir été explosive.
attention que j’aimerais faire pour mon père –, aurait pu
elle était simplement sortie de sa tête – il s’agit d’une gentille
à Joseph une petite distance vis-à-vis de cette requête qui, si
employé par celui-ci pour l’aider à la réaliser . Cela confère
Joseph à ses engagements, mais constitua également un outil
– que cette promesse, au bout du compte, non seulement lia
pas anticipé cette situation au moment où il fit jurer son fils
quelque peu ironique – et on peut se demander si Jacob n’avait
atténuera en partie l’aspect choquant de sa demande. Il est
vous le comprendrez assurément. le serment, espère Joseph,
L’ExodE à côté duquEL vous avEz faiLLi passEr