Page 428 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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384              MEDICAMENTS INDUISANT OU STABILISANT DES COUPURES DE L'ADN


                  Tableau 8 : Intensité du métabolisme mesuré au niveau plasmatique
                   et paramètres pharmacocinétiques au niveau des leucocytes (suite)
              ASC métab. Totaux  daunorubicine  doxorubicine  épirubicine  idarubicine
               Rapport C leuc/
                 CO plasm
                 - médic.     200-500    200-500     300-400    400-500
                 - métab.'                                        200
                  +v? (h)
                 - médic.      10-16      80-145      50          42
                 - métab.'     20-40                              72
             1. Métabolite réduit.
               Les anthracyclines sont diversement liées aux protéines plasmatiques : de 75 % pour
             la doxorubicine, le taux de liaison s'élève à 95 % pour l'idarubicine. Elles subissent une
             rapide distribution dans les tissus (foie, poumon, rate, rein, ceur, intestin grêle, moelle
             osseuse et cellules sanguines) ; les concentrations tissulaires peuvent être jusqu'à 100-
             200 fois plus élevées qu'au niveau plasmatique.
               La cinétique des anthracyclines est bi ou triphasique.
               Leur métabolisation, essentiellement hépatique, s'effectue à deux niveaux :
               réduction stéréospécifique du carbonyle en 13 en alcool (S). Les composés obtenus
               comportent tous le suffixe « ol ». Cette réaction est catalysée par une enzyme cyto-
               plasmique NADPH dépendante, l'aldocétoréductase. Ces métabolites sont en géné-
               ral très peu actifs ; ainsi le daunorubicinol est 10 fois moins actif que la molécule
                parent ; cependant l'idarubicinol est aussi actif ;
               déglycosylation : celle-ci constitue une voie mineure de métabolisation. Elle est sous
                la dépendance de glycosidases microsomales présentes dans le réticulum endoplas-
                mique. Le clivage de la liaison osidique aboutit à des aglycones très peu actives. En
                présence de NADH ou NADPH il se produit une réduction monoélectronique condui-
                sant à une forme radicalaire semi-quinonique, convertie en l'absence d'oxygène en
                une 10-désoxyaglycone. Cette déglycosylation réductrice reste en général une voie
                minoritaire dans la mesure où les anthracyclines pénètrent difficilement dans les
                microsomes et où elle requiert des conditions anaérobies, inhabituelles au niveau des
                hépatocytes. Ils n'ont jamais été détectés dans les préparations microsomales hépa-
                tiques d'origine humaine et par ailleurs leur présence n'est plus détectée chez la Sou-
                ris ou le Rat quand l'extraction des métabolites de la doxorubicine, à partir du foie,
                est réalisée à basse température. Quand aux aglycones résultant de l'action hydroly-
                tique des glycosidases, elles ne se forment souvent qu'en quantité négligeable et elles
                peuvent en fait correspondre à des artefacts résultant des conditions acides d'extrac-
                tion ou de séparation (ROBERT J.).
                La formation de composés O-sulfatés et glucuroconjugués de désoxyaglycones a été
              décrite par TAKAKASHI et BACHUR en 1975, la conjugaison se produisant au niveau du
              phénol en 1 après déméthylation. Ces observations n'ont cependant jamais été confir-
              mées et les seuls 13-0-glucuroconjugués dûment identifiés sont ceux de l'épirubicine et
              de l'épirubicinol, à partir de l'hydroxyle équatorial de l'aminosucre.
                La formation d'acide 3-méthoxysalicylique par oxydation ln vivo de la doxorubicine a
              été suggérée suite à une étude in vitro ayant permis d'établirque l'ouverture de la quinone
              donne accès à cet acide, le phénomène étant accéléré sous l'effet photosensibilisant de
              la riboflavine.
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