Page 430 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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386              MEDICAMENTSINDUISANTOUSTABILISANTDES COUPURES DE L'ADN


                   Tableau 9 : Étude comparative des paramètres pharmacocinétiques
                          de la daunorubicine et de sa forme liposomale
                                       Cérubidine         DaunoXome
                   ASC µg/h/mL           10,33               375,3
                    +v2y(h)              55,4                5,2
                 clairance (mUmin)        233                6,6
                     Cmax
                   - à 40mg/m?            0,4               14,8-22
                   - à 80 mg/m?                            33,4-52,3

               Cette formulation liposomale a notamment été préconisée en traitement du sarcome
             de Kaposi chez des malades atteints du VIH en combinaison avec des inhibiteurs de
             protéases (indinavir, ritonavir). Comme le font apparaître les résultats du tableau 10,
             l'association de ces deux thérapeutiques antitumorale et antirétrovirale ne justifie pas de
             modifications de la posologie du DaunoXome (40 à 50 mg/m?).
                Tableau 10 : Paramètres pharmacocinétiques du daunoXome administré seul
                             et associé à des inhibiteurs de protéases
                               daunoXome  daunoXome + indivavir  daunoXome + ritonavir
                 C max g/mL)    16,3 ±2,8   15,1± 4,9        14,5±2,8
                   Vd (Lm?)     0,3 ± 0,1    0,5±0,3          0,4 ± 0,2
               1/2 vie d'élimination (h)  5,6±26  5,8±2,1     6,5 ±3,9
                 clearance Uh/m 2  3,2 ± 1,6  4,2 ±1,4        4,3±1,0

                Chez la rate, il convient de noter qu'un prétraitement réalisé par le tamoxifène modifie
              la distribution et le métabolisme de la doxorubicine. Il augmente l'aire sous la courbe au
              niveau plasmatique et des cellules sanguines, provoque une diminution significative du
              volume apparent de distribution et augmente (de 40 %) le taux d'élimination par voie
              biliaire. Malgré l'augmentation de la concentration plasmatique en doxorubicine, la con-
              centration biliaire ou urinaire en doxorubicinol - métabolite plus (cardio)toxique - est
              nettement diminuée (-- 50 %). Enfin la diminution de la concentration plasmatique en
              endothéline (marqueur de la cardiotoxicité de la doxorubicine) est beaucoup plus faible
              qu'en l'absence de prétraitement : de 2 µg/mL à 6 µg/mL au lieu de 20 µg lors de l'admi-
              nistration de la seule doxorubicine. Ceci pourrait être relié à une diminution de la forma-
              tion de doxorubicinol et (ou) aux propriétés antioxydantes du tamoxifène ou encore à sa
              capacité à diminuer l'entrée du calcium dans la cellule par blocage des canaux calciques
              (annulant ainsi l'effet inverse provoqué par le doxorubicine).
                L'administration prophylactique de fluconazole en vue de limiter les infections fongi-
              ques induites par la neutropénie qui accompagne le traitement par la doxorubicine ne
              modifie pas les paramètres pharmacocinétiques de cette anthracycline, après adminis-
              tration chez le Singe rhésus.
                L'intégration de la doxorubicine dans des liposomes « furtifs » (Caelyx) a pour avan-
              tage de permettre sa concentration dans les cellules tumorales : jusqu'à 22 fois les con-
              centrations obtenues avec la doxorubicine dans les cellules du sarcome de Kaposi. Les
              capillaires des néovaisseaux (induits par les facteurs de croissance sécrétés par les cel-
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