Page 76 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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                    Il est cependant nécessaire de rappeler que, dès la découverte de la méticil-
                 line, des souches de Staphylococcus aureus résistantes ont été détectées. ll s'agis-
                 sait donc d'une résistance spontanée, avant même l'apparition de l'antibiotique.
                 On distingue souvent deux types de résistance :
                    résistance homogène (de haut ou de bas niveau) qui concerne l'ensemble
                    d'une population bactérienne ;
                    résistance hétérogène où seule une fraction de la population ( de 1/1 000 à
                    1/10 000) manifeste cette propriété.
                    Ce type de résistance, souvent croisée avec les aminopénicillines (ampicil-
                 line) s'observe avec des souches dont la production de pénicillinase est d'ori-
                 gine plasmidique, ce qui leur confère des résistances à pratiquement toutes les
                 pénicillines.

                    L'origine des résistances peut aussi se trouver dans les difficultés de péné-
                 tration de l'antibiotique et se rattacher à la crypticité.
                    Il est classique d'associer les pénicillines du groupe Il avec les aminosides;
                 il est plus rare de les utiliser avec les aminopénicillines.


                 Tableau 10: C.M.l. (en mg/l) de diverses espèces bactériennes vis-à-vis
                                     de pénicillines du groupe li ( M)

                 Espèces bactériennes                   Méticilline  lsoxazolylpénicillines
                               Gram+
                 Staphylococcus Aureus
                 -non producteurs de pénicillinase     1,25  --  2,0    0,1  - 0,12
                   producteurs de pénicillinase        1    -  3        0,1-   0,2
                 Streptococcus pyogenes (A)            0,125 -  0,25    0,06 -  0,1
                 Streptococcus pneumoniae              0,25             0,25 -  0,50
                 Streptococcus faecalis               25    - 32       25   - 32
                 Clostridium perfringens                   1               0,5
                               Gram -
                 Neisseria meningitidis                0,25             0,1-   0,50
                 Neisseria gonorrhaeae                 0,06  -  0,1     0,1-   0,50
                 Hemophilus influenzae                 0,25  -  2,50    12,5  -- 25



                  3.4. DONNÉES PHARMACOCINÉTIQUES
                  Seules les isoxazolylpénicillines sont utilisables par voie orale, leur absorption
                  intestinale est convenable, surtout en dehors des prises d'aliments, les concen-
                  trations sériques augmentent très nettement avec la substitution du noyau ben-
                  zénique. Les maxima de ces concentrations sont observés entre 30 et 60 minutes,
                  les taux décroissent rapidement et après 4 heures, sont très faibles surtout pour
                 cloxa et dicloxacilline.
                    Par voie I.M., les concentrations sont bien supérieures à la V.O. et fournis-
                 sent la même progression.
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