Page 71 - Traité de Chimie Thérapeutique 2 : Médicaments Antibiotiques
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2. LES PÉNICILLINES 61
2.5. INDICATIONS CLINIQUES
Les pénlcllllnes G demeurent des antibiotiques de choix pour les infections à
germes sensibles surtout pour les localisations suivantes: O.R.L., bronchopul-
monaires, tissus mous: furoncles, anthrax, gangrènes.
Elles sont souvent utilisées en associations dans septicémies et endocardi-
tes. Enfin, à titre d'antibiothérapie préventive dans des maladies sexuellement
transmissibles : syphilis, gonococcie et dans les gangrènes gazeuses et le rhu-
matisme articulaire aigu.
La pénlcllllne V trouve ses indications spécifiques dans les infections à strep-
tocoques ( érysipèle, scarlatine, prophylaxie du RAA ; avulsion dentaire chez un
malade porteur d'affection valvulaire) à pneumocoques.
Les mêmes indications que celles de la pénicillines G : O.R.L, bronchopul-
monaires etc. sont réservées aux cas de faible gravité car les pénicillines G, du
fait de leur administration par voie injectable, autorisent des doses plus élevées.
2.6. EFFETS SECONDAIRES SPÉCIFIQUES
En dehors des incidents et accidents allergiques qui font l'objet d'un chapitre par-
ticulier, les pénicillines du premier groupe sont généralement peu toxiques.
Il faut cependant signaler, pour les formes injectables, des douleurs lors d'intra-
musculaires à hautes doses, des phlébites ou des thrombophlébites lors de l'uti-
lisation de la voie veineuse. De même la voie rachidienne ( qui n'est pratiquement
plus utilisée en France) est-elle responsable de neurotoxicité (convulsions).
Chez les patients âgés, l'usage de posologies trop fortes peut se traduire
comme chez l'insuffisant rénal ou pendant les méningites par des irritations du
système nerveux central avec anxiété, confusions, hallucinations et, là aussi,
convulsions.
Les autres effets sont, par exemple, la réaction d'Henrxheimer survenant après
injection de fortes doses de pénicilline G à un syphilitique méconnu chez qui la
lyse du parasite en libère les toxines.
Il ne faut pas oublier les possibilités d'intoxications catlonnlques : 1 millier
d'U.1. de pénicilline sodique apporte 1,7 meq d'ions Na (0,039 g) et le mm
nombre d'unités de sels de potassium 1,5 meq de K + (0,0066 g) d'où les ris
ques non négligeables en cas d'insuffisance rénale ou cardiaque.
Des accidents surviennent également par injection accidentelle par voie vei
neuse des formes retard insolubles : pénicilline-procaïne ou benzathine-pénicillin,
avec embolie pulmonaire et pour le syndrome de Hoigné, manifestations sen
sorielles et hypertension dont l'origine pourrait correspondre à la précipitation d
cristaux de procaine dans les vaisseaux cérébraux.