Page 296 - Chimie organique - cours de Pau 2- Brigitte Jamart
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Chapitre 12    Les arènes


        Substitutions en présence d'un groupe méta-orienteur
        Le groupe CH=0, par exemple, est inductif-attractif et mésomère-accepteur. Les deux effets
                                                                                                    °
        concourent donc à appauvrir le cycle, et par conséquent à ralentir la réaction. D'autre part, la double
                                                                                                 question 12.E
        liaison C = 0 ne peut jamais participer à la délocalisation dans l'intermédiaire, quelle que soit la posi-
        tion dans laquelle l'électrophile s'est liée au cycle.






                                     ortho













                                     méta
                                    e
















           La réaction en ortho ou en para est cependant particulièrement défavorisée, par le fait que l'une des
        formes limites décrivant l'intermédiaire (mentionné en rouge) n'a qu'un poids très faible; elle comporte,
        en effet, une charge+ sur le carbone portant le groupe CH=0, attracteur d'électrons. En définitive, la
        position méta, à défaut d'être favorisée, est moins défavorisée que les positions ortho ou para ; c'est
        pourquoi la réaction s'y produit préférentiellement, mais plus difficilement que sur le benzène.


        'uesion 12.6

           Les groupes alkyles (CH, par exemple) ne donnent pas lieu à un effet mésomère. Comment pour-
           rait-on justifier leur caractère ortho/para-orienteur et activant, en conservant un raisonnement
           fondé sur la stabilité comparée des intermédiaires possibles?
                                                                                        ___J


         On peut «justifier» la règle de Holleman d'une façon plus simple, mais moins exacte, en raisonnant
         sur la molécule initiale, et non sur la stabilité de l'intermédiaire. En effet, dans la molécule de phénol
         CH, OH, l'effet mésomère se traduit par l'existence de charges négatives (6) sur les positions
         ortho et para (cf. question 12.E). On peut donc considérer comme normal qu'un réactif électrophile
         s'y fixe préférentiellement, et que la réaction soit facile. Inversement, dans la molécule de benzaldé-
         hyde PhCH=O, ou de nitrobenzène PhNO,, l'effet mésomère fait apparaître des charges posi-
         tives (ô+) sur ces mêmes positions ortho et para (cf. question 12.E). Dans ces conditions, un réactif
         électrophile se lie plutôt en position méta, non (ou moins) appauvrie, mais plus difficilement.


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