Page 435 - Chimie organique - cours de Pau 2- Brigitte Jamart
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Partie Il ■ Chimie organique descriptive


               a) Les aldéhydes
               Ils s'oxydent en donnant un acide, sans modification de la chaîne carbonée :

                                                       Oxydant
                                           R CH               R CO H
                                                Il                 Il
                                               0                  0

                 Cette oxydation est très facile, non seulement en présence des oxydants classiques comme le
               permanganate de potassium KMnO, ou le bichromate de potassium K,Cr,O-, mais aussi au contact
               du dioxygène de l'air et avec des réactifs particuliers tels que la « liqueur de Fehling» ou le « nitrate
               d'argent ammoniacal».
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               ► La liqueur de Fehling est une solution, bleu foncé, d'ion Cu + complexés par des ions
                 tartrate O,C CHOH CHOH CO5. L'oxydant est le cuivre ID) qui est réduit par
                 l'aldéhyde en cuivre (D), sous la forme d'un précipité rouge-brique de Cu-,O apparaissant en
                 même temps que la solution se décolore. Le bilan simplifié de la réaction est

                                   R CHO+2Cu?' +5OH»R COO +Cu,O + 3H,O

               ► Le nitrate d'argent ammoniacal (réactif de Tollens) est une solution d'ions Ag+ complexés par
                 l'ammoniac ([Ag(NH,,]). L'oxydant est l'argent (D qui est réduit en argent métallique. Celui-ci
                 se dépose sur les parois du tube qui prend l'aspect argenté d'un miroir (test « du miroir d'argent »).
                 Le bilan simplifié de la réaction est :


                                    RCHO+2Ag +3OH»RCOO +2Ag +2H,O


                Argenture du verre
                La réduction du nitrate d'argent par un aldéhyde peut constituer un
                procédé d'argenture du verre ; il est facile, par exemple, d'argenter
                une vieille ampoule électrique ou tout autre objet creux en verre.
                Se procurer (en pharmacie) du nitrate d'argent et du glucose, et prépa-
                rer deux solutions à l O % environ (utiliser de l'eau distillée ou de l'eau
                « déminéralisée » vendue pour les batteries d'auto).
                Ajouter goutte à goutte à la solution de nitrate d'argent de l'ammo-
                niaque, en quantité juste suffisante pour redissoudre le précipité brun
                qui se forme au début (agiter au cours de l'addition d'ammoniaque).
                Bien nettoyer et dégraisser l'intérieur de l'ampoule, rincer à l'eau distil-
                lée et verser dedans des volumes approximativement égaux de chaque
                solution ; chauffer un peu le mélange en plongeant l'ampoule dans de
                l'eau chaude. L'argenture est obtenue en une dizaine de minutes.
                Attention : le nitrate d'argent, cristallisé ou en solution, ne doit pas
                entrer au contact de la peau ; en cas de contact accidentel, rincer im-
                médiatement et abondamment.
                La solution de nitrate d'argent ammoniacal ne doit être préparée qu'au
                moment de l'emploi et ne doit pas être conservée (risque de formation
                lente d'un dérivé explosif).



               b) Les cétones
               Elles s'oxydent beaucoup plus difficilement, et seulement en présence d'oxydants très « énergiques »
               (KMnO ) concentré, à chaud et en milieu acide; anhydride chromique Cr0 ; acide nitrique...). Cette
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               oxydation entraîne la coupure de la chaîne carbonée entre le groupement carbonyle et l'un des deux


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