Page 122 - Traité de Chimie Thérapeutique 4 Médicaments en relation avec des systèmes hormonaux
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2 MÉDICAMENTS DU DIABÈTE SUCRÉ UTILISABLES PAR VOIE ORALE    83


            Les sulfonylurées seraient ainsi capables de rétablir partiellement la tolérance au glu­
            cose.
             Cependant, l'étude de Kolterman et collaborateurs en 1984, avec le glibenclamide,
            portant sur 18 mois autoriserait à conclure que ce médicament augmente : la sécré­
           tion d'insuline, sa fixation au tissu adipeux. Après 18 mois de traitement (3 mois
           seraient insuffisants), les effets périphériques de l'insuline sont augmentés essentielle­
           ment au niveau post-récepteur et enfin, la libération basale de glucose par le foie
           diminue.
             L'étude générale de Beck-Nielsen, en 1988, a confirmé la nécessité d'un délai de 3
           à 6 mois pour qu'apparaissent ces effets extra-pancréatiques augmentant l'action de
           l’insuline sur le foie, le muscle (potentialisation de l’utilisation du glucose) et le tissu
           adipeux (stimulation de la lipogénèse avec diminution des acides gras libres circu­
           lants) à la fois par augmentation de la liaison au récepteur et par effet post-récepteur.
             Mais les principaux phénomènes seraient hépatiques, comme l'a montré Lebovttz,
           avec réduction de la libération de glucose et de l'extraction de l'insuline par cet
           organe.

           8.3.  EFFETS VASCULAIRES ET SANGUINS

           8.31.  Diminution des facteurs de risque lipidique
           Certaines sulfonylurées présenteraient la capacité d'abaisser le taux des triglycérides,
           celui du cholestérol total et de ses fractions VLDL et LDL, et d'améliorer les teneurs en
           HDL (augmentation du rapport HDL/cholestérol total). Cependant ces résultats sont
           très controversés, d'autant plus qu'il est toujours difficile de séparer les modifications
           dues aux médicaments eux-mêmes de celles provoquées par la diminution de l'hyper­
           glycémie.
             De plus, les plaquettes semblent présenter d'une diminution d'adhésivité et
           d'hyperagrègation et, d'autre part, certaines sulfonylurées de deuxième génération
           - mais cela a surtout été mis en évidence avec le gliclazide - augmenteraient la libéra­
           tion d'activateur du plasminogène avec rétablissement de l'équilibre fibrino-
           formation/fibrinolyse.
             La diminution du risque athéroscléreux est donc bien délicate à affirmer, d'autant
           plus qu'aussi bien chez les patients intolérants au glucose (hyperglycémie inférieure
           au seuil du diabète) que chez les obèses et aussi que chez les patients porteurs de
           DNID (du moins tant que leur hyperglycémie reste modérée), apparaît une élévation de
           l'insulinémie.
             Cette hyperinsulinisme paradoxal conduit au concept d'insulino-résistance s'ac­
           compagnant d'anomalies des lipides et de la fibrinolyse, responsables des complica­
           tions de l'athérosclérose.
           8.3-  2. Amélioration des signes de micro-angiopathie
           C'est surtout avec le glipizide que cet effet a été pharmacologiquement démontré à
           long terme avec réduction de l'épaisseur de la membrane basale des capillaires.
           L'inhibition de la glycosylation des protéines membranaires serait à l'origine de cette
           amélioration.
             Avec le gliclazide, ceci a été confirmé sur des modèles expérimentaux portant sur
           les microcirculations rétinienne et mésocoecale.
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